15 Juin 2020

Associer les cultures pour répondre aux défis agronomiques en agriculture biologique

Le projet SymBIOse a pour objectifs la recherche d’innovations techniques favorisant la culture des légumineuses et l’augmentation de leur place...

dans les rotations, en vue d’améliorer la fertilité naturelle des sols. Des essais d’association de cultures intégrant les légumineuses ont été réalisés par les équipes du CRA-W.

L’association de cultures consiste à cultiver plusieurs espèces en mélange sur une parcelle. Bien que largement répandue jusque dans les années cinquante, les associations céréales/protéagineux sont tombées en désuétude avec l’avènement de l’agriculture moderne.

Aujourd’hui, cette pratique est utilisée en agriculture biologique (AB) pour ses bénéfices dans la gestion de la rotation, et suscite également de l’intérêt en agriculture conventionnelle. Bien que plus complexe à gérer pour l’agriculteur et les filières situées en aval, elle est un levier pour améliorer la résilience des cultures notamment dans des systèmes à faibles intrants.

Premièrement, l’association de cultures assure généralement la stabilité du rendement dans le temps grâce à la complémentarité entre les espèces vis-à-vis des facteurs de croissance tels que la lumière, l’eau et les éléments nutritifs.

Deuxièmement, en particulier, l’association céréales/protéagineux peut assurer le contrôle des adventices via l’utilisation d’espèces couvrantes semées à des densités appropriées.

Troisièmement, ces associations assurent une certaine résistance, aux maladies et aux ravageurs, acquise par le biais d’une barrière physique aux maladies à dispersion aérienne, du fait de la plus faible densité de chacune des espèces ainsi que par le choix de variétés résistantes.

Quatrièmement, d’un point de vue environnemental, l’association céréales/protéagineux peut avoir des effets directs positifs en tant qu’apport azoté supplémentaire et comme source de pollen. Enfin, par la réduction de la pression phytosanitaire, elle a aussi des effets indirects bénéfiques pour les pollinisateurs par exemple.

Dans le cadre du projet SymBIOse, les investigations ciblent particulièrement trois légumineuses que sont le pois protéagineux, la féverole et la lentille. Cette priorisation est basée sur l’importance des enjeux pour les différentes filières, le manque de connaissances et les verrous techniques liés à ces espèces. Dans cette optique de recherche, un essai « succession de cultures » visant à comparer l’effet d’une intensification des légumineuses dans la rotation sur les maladies telluriques a été réalisé via l’implantation de successions de cultures et d’intercultures pures (une seule espèce) ou associées (plusieurs espèces en mélange). Plusieurs essais variétaux et de densité des semis ont également été implantés afin de définir l’impact de ces paramètres de culture sur la floraison, le rendement ou encore le salissement de la parcelle. Enfin, des essais réalisés en micro-parcelles permettront de tester des associations de cultures innovantes répondant à des défis liés notamment à la synchronicité des maturations pour la récolte, le maintien ou l’amélioration des rendements ou encore la faisabilité du triage.

Financement : Projet Interreg V subsidié en partie par le CRA-W, le Feder et le SPW (DGO3). Convention 1.2.219 SymBIOse

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