21 Novembre 2019

Comment lutter contre les pesticides de contrefaçon ?

Les pesticides de contrefaçon représentent un fléau considérable au niveau mondial et menacent la santé des utilisateurs et des consommateurs, la biodiversité et l’environnement.

L’Office européen de police (Europol) et la Direction générale de la santé et des consommateurs de la Commission européenne (DG SANSO) estiment que plus de 10 % des produits de protection des plantes (PPP) qui sont utilisés en Europe sont des produits de contrefaçon.  L’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) estime que de 5 à 7% des PPP sont des produits illégaux.  Les points d’entrée principaux en Europe sont les ports de Hambourg, Rotterdam et Anvers.  Ce pourcentage est encore plus élevé si on considère le marché des PPP au niveau mondial.

Les PPP de contrefaçon peuvent se présenter sous différentes formes : pas de substance active ou substance active incorrecte, teneur en substance active en dehors des spécifications, co-formulants incorrects, manquants ou interdits, présence d’impuretés très toxiques, composition inconnue … Ces produits non autorisés n’ont pas été testés ni évalués selon les réglementations strictes en matière d’homologation des PPP.  En plus de créer de graves problèmes économiques, ils représentent un risque élevé pour les utilisateurs, les consommateurs de denrées alimentaires sur lesquelles vont se retrouver les produits, les plantes traitées (risques de phytotoxicité), la biodiversité et l’environnement.

La chromatographie en phase liquide ou gazeuse (HPLC, GC) est couramment utilisée pour identifier et quantifier les teneurs en substances actives et leurs impuretés pertinentes dans les produits techniques et formulés de PPP.  Complétée par des méthodes standardisées d’analyse des propriétés physiques, chimiques et techniques, elle permet de caractériser les produits en vue de leur homologation ou de leur contrôle qualité par rapport à des spécifications. La recherche de produits de contrefaçon nécessite l’utilisation de techniques de « screening » ou de « profiling » qui permettent de rechercher tous les constituants d’un produit ou d’obtenir son « empreinte digitale », et de la comparer soit avec des librairies spectrales de molécules, soit avec un produit de référence.

En matière de recherche de PPP de contrefaçon, le CRA-W dispose de toutes les techniques de pointe telles que la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS, GC-MS/MS), la chromatographie en phase liquide à haute ou ultra-haute performance couplée à la spectrométrie de masse (LC-MS, LC-MS/MS) ou couplée à la spectrométrie de masse à haute résolution (LC-HRMS), ou encore des techniques non destructives telles que la spectroscopie infrarouge à transformée de fourrier (FTIR) et la spectroscopie Raman.  Le CRA-W développe ses compétences dans ce domaine afin d’apporter une réponse efficace dans la lutte contre les pesticides de contrefaçon.