Du
01
au
29 Mars 2023

Cycle de conférences : Vivre ou mourir, telle est la question pour les jeunes animaux mâles de la ferme

Organisé par le Collège de Belgique - Académie royale

Le respect du bien-être animal est devenu une préoccupation sociétale majeure. En production agricole, cependant, il n’y a parfois d’autre solution que de tuer les jeunes mâles à la naissance, faute de valorisation suffisante. Cela peut se produire pour les veaux et les agneaux des races laitières, ainsi que pour les poussins de races pondeuses. Sur base d’une approche multidisciplinaire (bien-être animal, réglementation, éthique, anthropologie, zootechnie, économie…), les objectifs du cycle sont d’éclairer les questionnements que cette situation implique, d’une part, et de dégager des pistes de solution, d’autre part.

Mercredi 1er mars 
Le bien-être animal : le connaître et l’identifier

par la Pr. Claire Diederich de l'UNamur

L’animal est un être sensible, c’est-à-dire, outre ses capacités sensorielles, qu’il est capable de ressentir des émotions. La peur, la joie, la colère, la souffrance vont influencer son interprétation des situations de la vie courante et donc, ses comportements, sa santé et ses productions, lorsqu’il s’agit d’un animal de rente.
Dès lors, le bien-être animal, tel qu’on le définit actuellement, cherche à évaluer comment l’animal perçoit son environnement, afin de satisfaire ses besoins et ses attentes.
Cette séance exposera l’historique du concept de bien-être animal, comment l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, France) l’a défini en 2018, quels indicateurs sont utilisés pour l’évaluer, selon les projets européens Welfare Quality et AWIN (Animal Welfare Indicators).

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Mercredi 15 mars 
Cadre réglementaire en matière de bien-être animal

par Bruno Cardinal du SPW

Depuis la sixième réforme de l’État, le bien-être animal est une compétence régionale au sein d’une Belgique fédérale. Depuis les premières lois qui lui ont été dédiées, cette matière sensible n’a eu cesse d’occuper de l’espace en termes de règlementation suivant ainsi certaines aspirations sociétales bien affirmées. Les grands principes de la protection des animaux que l’on retrouve dans la législation wallonne seront passés en revue. On essaiera de répondre aux questions suivantes : 
Comment et sur quelle base le cadre règlementaire peut-il évoluer ? La complexité institutionnelle belge permet-elle de développer une vision ? Qu’en est-il du cadre européen ? De nombreux défis feront face à nos décideurs dans les années à venir et la protection des animaux au sein d’élevages de plus en plus spécialisés et productifs en est un de taille. L’arsenal législatif permet de mettre à mort un animal mais la nécessité de cette mise à mort fait l’objet d’intenses réflexions.

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Mardi 28 mars 
Une mort qui fait du bruit : les deux fins des poussins

par Séverine Lagneaux et Philippe Burny (CRA-W)

La destinée funeste des poussins mâles est devenue un sujet médiatique et montre de ce fait même que le sujet interpelle la société. Cependant, diverses études ont montré que l’élevage de la volaille de ponte restait largement méconnu du public. Après avoir explicité la méthode de travail sur laquelle repose l’enquête interdisciplinaire et participative présentée lors de deux dernières leçons du cycle, nous dresserons un panorama de l’élevage de ponte en Wallonie. Nous décrirons le parcours suivi par les poussins femelles et mâles dans cette filière afin d’expliciter le contexte de la systématisation de l’élimination des jeunes mâles.
Nous mettrons ensuite à jour les alternatives à cette mise à mort ainsi que les questions d’ordre éthique, économique et zootechnique que suscitent ces différentes solutions préventives (l’ovosexage et l’édition génétique) ou directes (l’élevage des coqs frères de pondeuses et l’élevage de races mixtes).

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Mercredi 29 mars 
Le mâle nécessaire au lait : le destin des veaux et des chevreaux

par Séverine Lagneaux et Philippe Burny (CRA-W)

Contrairement à la filière de ponte, l’élevage bovin et caprin n’est pas méconnu du grand public. Cependant, nous en rappellerons les éléments majeurs en Région wallonne afin de souligner combien, dans ce cas, l’élimination des jeunes mâles n’est pas systématisée. Elle est l’objet de diverses pratiques ayant cours dans des contextes très spécifiques que nous décrirons pour chacune des deux espèces. Différentes solutions sont d’ores et déjà mises en place par les éleveurs pour ne pas abréger la vie de leurs veaux ou de leurs chevreaux. La fixation d’un prix minimum est une solution indirecte plébiscitée par les éleveurs bovins. La diminution des naissances, l’usage de doses sexées et du croisement industriel, l’engraissement de quelques privilégiés à la ferme ou encore l’élevage de races mixtes sont autant d’alternatives concrètes à la mise à mort des jeunes mâles dont le nombre semble peu élevé mais dont la plupart des éleveurs ont croisé la route très particulière.

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Bibliographie thématique :

Lagneaux S., Omodeo S. G., Diedrich C., Burny P., Froidmont E., et al., 2022, Live or Die? Quelles alternatives à la mise à mort des jeunes mâles dans les élevages avicoles de ponte et laitiers bovins ou caprins en Wallonie ?, Rapport de recherche

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Equipe