21 Février 2020

Le lin textile menacé par un nouveau champignon pathogène

Le CRA-W au cœur d’un projet européen pour protéger le lin textile d’une nouvelle maladie fongique par la lutte biologique.

La verticilliose est une maladie fongique qui affecte de nombreuses plantes dont la pomme de terre, la betterave, le fraisier, l’érable et le tilleul. Le signalement de la maladie sur lin textile est récent. Le champignon responsable, Verticillium dahliae, se retrouve dans les sols sous forme de spores de résistance pouvant survivre plus de 10 ans. Il infecte les racines peu de temps après le semis, mais c’est lors du rouissage (opération qui consiste à laisser les plants de lin arrachés 2 ou 3 semaines sur la parcelle avant récolte pour faciliter la séparation des pailles de la fibre, voir photo) que le champignon dégrade la fibre, la rendant impropre à la production de fibres longues utilisées dans la confection de textiles.

A l’heure actuelle, il n’existe aucun moyen de lutte. Le projet Pathoflax, un projet transfrontalier Interreg entre la France et la Belgique, vise à aider les agriculteurs confrontés à cette nouvelle maladie. Il a notamment comme objectif la mise au point de méthodes de diagnostic, l’évaluation des risques de développement de la maladie (pratiques culturales), la caractérisation des souches du champignon, l’évaluation de produits de lutte biologique (microorganismes antagonistes et éliciteurs) et la caractérisation de variétés de lin pour leur résistance à la maladie. Les tâches confiées au CRA-W concernent l’évaluation de l’importance du problème en Wallonie, la participation au développement de méthodes de détection et de quantification dans les sols et dans les graines, l’évaluation de l’agressivité de souches fongiques isolées d’autres plantes hôtes (pommes de terre notamment) sur le lin, et la sensibilisation des agriculteurs wallons à cette nouvelle maladie.

Les premiers résultats du projet (qui a démarré en janvier 2019) montrent que le problème est bien présent en Wallonie. Les niveaux d’infection sont très variables d’une parcelle à l’autre. Des enquêtes auprès d’agriculteurs sont en cours pour établir la relation entre la quantité de spores du champignon présentes dans les sols et le rendement en fibres. Des tests de détection du champignon dans les terres mais aussi dans les graines de lin ont été validés. Ils vont être proposés aux agriculteurs via le guichet consultation du CRAW.

Au terme du projet (2022), un outil d’aide à la décision sera mis à disposition des agriculteurs en France et en Belgique pour les aider à gérer au mieux cette nouvelle problématique.

Financement : Projet Interreg V subsidié par le Feder et le Service Public de Wallonie, convention 1.1.350  PATHOFLAX