Contexte
Le développement durable et la diminution des gaz à effet de serre (GES) sont une priorité pour les pays européens. Dans ce cadre, un des objectifs du Greendeal vise à diminuer la production de GES de 55% d’ici 2030. En Belgique, la recommandation est de diminuer la production de GES de 35% d’ici 2030 au niveau des secteurs non couverts par le SEQE (dont fait partie l’agriculture).
En regard aux enjeux environnementaux auxquels nous faisons face, se dresse la croissance démographique de la population mondiale qui atteindra les 9,7 milliards d’êtres humains d’ici 2050. Soit 2 milliards de bouches supplémentaires à nourrir qui s’accompagnera, selon la FAO (2020), d’une augmentation de 20% de la demande en viande sur ce même laps de temps.
Dans ce contexte, l’élevage bovin, généralement décrié pour son impact environnemental, doit adapter son système de production afin de le rendre plus vertueux. Le projet Blanc Bleu Vert s’inscrit dans cette dynamique visant à apporter les réponses aux les défis qui se présentent aux éleveurs de ruminants.
Plus que jamais, l’agriculture doit se réinventer pour améliorer sa durabilité, facteur déterminant de la viabilité commerciale de toutes entreprises. Inévitablement, les entreprises du secteur primaire devront anticiper cette évolution et développer des produits susceptibles de répondre à cette demande afin de garder un avantage concurrentiel mais également de s’offrir l’accès à de nouveaux marchés.
Objectif
L’objectif du consortium Blanc Bleu Vert est de permettre aux entreprises Dumoulin et Inovéo, deux entreprises wallonnes, de renforcer une politique commerciale autour de la durabilité. Dumoulin s’oriente vers une offre d’aliments du bétail visant à réduire les émissions de GES tandis qu’Inovéo souhaite intégrer des critères environnementaux dans la caractérisation raciale du Blanc Bleu Belge (BBB).
Approche
Pour atteindre ces objectifs, les entreprises Dumoulin et Inovéo seront accompagnés par les expertises du CRA-W et de l’ULiège, les partenaires scientifiques du projet. Plusieurs pistes seront investiguées pour promouvoir la durabilité de la filière via la sélection des animaux les plus efficients ainsi que le développement de techniques d’élevage, principalement en lien avec la conduite de l’alimentation et le croisement terminal, permettant de coupler performances animales et exigences environnementales. Cette démarche vise également à réduire la proportion des produits directement valorisables par l’Homme qui entreront dans la formulation des rations testées. Afin de permettre l’atteinte de ces objectifs, des mesures indirectes, rapides et peu coûteuses des émissions de méthane entérique et de l’ingestion seront réalisées et développées. Le croisement terminal sera également étudié, celui-ci faisant partie des recommandations du WWF, pour répondre à la demande croissante de viande tout en minimisant l’impact environnemental de sa production. Les croisements entre Blanc Bleu Belge et vaches laitières ont en effet démontré l’intérêt de la race BBB dans l’amélioration de la carcasse avec une augmentation du rendement à l’abattage de (+4 à 5%) et du rendement en viande (+8%) sans induire une hausse des difficultés de vêlage par rapport aux autres races (+/- 4%).
Il sera ainsi possible d’initier les bases d’une évaluation génétique en vue, sur le long terme, d’orienter la sélection vers des animaux plus efficients et moins émetteurs de GES (à la fois en race pure BBBc et en croisement viandeux sur race laitière) au sein même des exploitations. Une telle sélection, couplée à une alimentation à faible impact environnemental, doit permettre au secteur d’atteindre les objectifs du pacte vert pour l’Europe tout en consolidant le caractère durable de la filière.
Partenariat
ULiège – Gembloux Agro Bio Tech – Laboratoire d’Élevage de Précision et Nutrition
ULiège – Clinique Ruminants Porcs
Inovéo SCES
Dumoulin SRL
Coordination
Emilie Henrotte (Inovéo) - ehenrotte@awegroupe.be
Financement
Le projet « Blanc Bleu Vert », allier performances zootechniques et environnementales » est mis en œuvre par le pôle de compétitivité Wagralim et financé par la Région Wallonne.
