Du
18 Avril
au
31 Décembre 2016

Complémentation en acides aminés du taurillon BBBc nourri avec une ration à base d’ensilage de maïs

Complémentation en acides aminés du taurillon BBBc nourri avec une ration à base d’ensilage de maïs

Contexte

De par ses performances zootechniques élevées (78% de muscle dans la carcasse, GQM > 2 kg/j), le taurillon Blanc Bleu Belge culard (BBBc) a des besoins spécifiques en acides aminés (AA) digestibles, susceptibles de ne pas être satisfaits par les rations distribuées couramment en pratique, composées bien souvent d’ensilage de maïs et de tourteau de soja comme source protéique. La carence en un seul AA essentiel bloque inéluctablement toute accrétion protéique supplémentaire et limite de ce fait le potentiel de croissance des animaux. Il est dès lors impératif d’avoir une formulation précise des rations à défaut de limiter l’impact des progrès génétiques futurs. Apporter un complément d’AA digestibles au ruminant implique bien souvent de protéger ces AA des fermentations ruminales afin qu’ils soient disponibles dans l’intestin grêle, principal lieu d’absorption des nutriments pour l’animal. Le faible volume du rumen chez le taurillon BBBc en période de croissance, associé à un apport important d’AA libres, permet toutefois de limiter fortement la dégradation des AA sous forme libre (60 à 65%), rendant la protection inutile et économiquement non rentable pour les AA courants, comme la méthionine ou la lysine.

Objectifs

Le projet avait pour premier objectif de déterminer les AA limitants, c’est-à-dire les AA les plus carencés par rapport aux besoins des animaux, dans une ration classique à base d’ensilage de maïs et de tourteau de soja, chez le taurillon BBBc en période de croissance. Le second objectif était de déterminer le mode d’administration le plus favorable pour apporter un complément d’AA digestibles sans les protéger des fermentations ruminales. Deux modes ont été testés : la supplémentation des AA dans le rumen de façon continue sur le nycthémère ou la supplémentation de façon instantanée, aussi appelée traitement flash. Enfin, le troisième objectif était de formuler un additif enrichi en acides aminés sur base des carences observées et de le tester dans un essai d’engraissement classique.

Résultats obtenus

Le premier essai a montré que l’histidine était le principal AA limitant lorsque les animaux recevaient une ration contenant de l’ensilage de maïs (50%), du tourteau de soja (20%), des pulpes sèches (20%) et du foin (10%). La méthionine et la lysine étaient également limitantes, mais à un degré moindre. Par ailleurs, le traitement ‘flash’, qui fournissait la méthionine (40 g/j) et la lysine (60 g/j) instantanément, a permis un meilleur taux de sortie des AA que le traitement continu (40 vs 16 %), apportant ces AA en quantité identique. Sur base des résultats, un additif a été formulé afin de combler une partie des carences pour l’ensemble des AA essentiels. Il a été testé en conditions classiques d’engraissement sur 2 rations, dont la teneur en protéines était faible (12%) ou normale (17% - identique à l’essai précédent). Les gains quotidiens moyens (GQM) pour chaque traitement sur l’ensemble de la période croissance – engraissement sont présentés à la figure 1. L’effet de l’additif a essentiellement été observé en début de période de croissance, avec la ration apportant 17% de protéines (GQM amélioré de 300 g/j en présence de l’additif, P < 0.001). Pour l’heure, le coût de l’additif reste encore élevé étant donné que l’histidine est un acide aminé onéreux. A l’avenir, de nouvelles recherches devraient permettre de le produire à moindre coût (synthèse microbienne) ou, à défaut, de développer une protection bon marché afin de rendre l’additif compétitif sur le plan économique.

Contribution

Responsable du projet – Coordination

Partenaires

o CRA-W o Comptoir de Gîves S.A. o Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux, Unité de Zootechnie o Centre Wallon de Biologie Industrielle

Financement

  • SPW - DGARNE

Equipe