Du
01 Janvier 2015
au
31 Décembre 2016

depab2

Analyse complémentaire des résultats obtenus à l’issue du projet Approche expérimentale des mortalités inexpliquées de colonies d'abeilles en Wallonie

L’objectif de DEPAB2 est de croiser les résultats obtenus lors du projet DEPAB1 : (1) origine palynologique du pollen de trappe, (2) résultats des résidus des pesticides dans le pollen de trappe et (3) information cartographique du rucher, et analyser l’existence des potentielles relations. L'étude statistique de ces résultats peut nous aider à mieux comprendre les sources de contamination des ruches venant de pollen et sa relation avec l'environnement du rucher. De la sorte, il est possible d'estimer les possibilités de contamination en sachant l'origine botanique du pollen ou l'environnement de rucher. A l'issue de l'étude, les pesticides les plus fréquemment détectés dans les pelotes de pollen, issues les 39 ruchers échantillonnées en arrière-saison (août à octobre), sont des fongicides (boscalid, pyrimethanil) et un insecticide (diméthoate). Malgré cette époque de l’année où la fréquence et le nombre de traitements phytosanitaires sont réduits, il n’a pas été possible d’identifier précisément la culture ou les plantes contaminées. L’analyse palynologique visuelle est trop imprécise pour déterminer l’espèce (par ex détermination à la famille pour les Brassicacées). Toutefois, vu l’absence de cultures en floraison à cette époque, nous déduisons que les contaminations se sont produites par des adventices, des plantes sauvages sur les bordures, par les bandes fleuries ou des cultures de couverture attractives pour les abeilles (moutarde, phacélie). Quant à l’analyse du paysage autour des ruchers, elle a permis de construire des modèles prédictifs d’exposition en croisant les cultures présentes (SIGEC) et les agréations des produits phytosanitaires détectés. Les contaminations par le boscalid ou le diméthoate peuvent être prédites par la présence dans un rayon de 3km de grandes cultures (betteraves, pommes de terre, céréales ou des cultures maraichères). A noter qu’une forte corrélation existe entre ces cultures ne permettant pas de cibler une culture source en particulier. Cependant pour le diméthoate, cet insecticide organophosphoré peu persistant, la voie de contamination la plus probable à cette période serait la culture de carotte. Quant au pyriméthanil, en regardant les cultures autorisées autour des ruchers contaminés par ce produit, aucun usage ne permet de prédire la présence de ces résidus. Dès lors cette contamination pourrait être liée à un usage non agrée ou sur une culture non mentionnée au SIGEC. L’ensemble ces résultats obtenus sur du pollen collecté en fin de saison montrent que les abeilles sont exposées aux pesticides même si ceux-ci sont appliqués sur des cultures non attractives. Il est donc important de prendre en considération dans l’analyse du risque le drift sur les bordures des cultures, les bandes fleuries ou les cultures de couverture.

Simon-Delso, N., G. S. Martin, E. Bruneau, C. Delcourt, and L. Hautier. 2017. The challenges of predicting pesticide exposure of honey bees at landscape level. Scientific Reports 7:3801. https://www.nature.com/articles/s41598-017-03467-5

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