Du
17 Avril
au
31 Décembre 2012

Fonio

Projet Fonio

Contexte

Parmi les céréales traditionnelles, le fonio (Digitaria exilis, fig. 1), est considéré comme la céréale locale la plus ancienne d’Afrique de l’Ouest. Dans une région s'étendant du Sénégal au Tchad, le fonio assure l’alimentation de plusieurs millions de personnes et constitue ainsi une denrée stratégique pour accroître la sécurité alimentaire des populations.  

Pour mieux tirer parti du potentiel offert par le fonio, l’Union Européenne a financé un projet de recherche international (INCO) dans le cadre d’un appel d’offres du 6ème PCRD portant sur la sécurité alimentaire et sur le domaine prioritaire des «cultures biodiverses, biologiquement sûres et à valeur ajoutée».  

Ce projet, intitulé FONIO ( http://inco-fonio.cirad.fr/), est coordonné par le CIRAD et mobilise des équipes interdisciplinaires de trois pays européens (France, Hollande, Belgique) et de quatre pays africains (Mali, Guinée, Burkina Faso, Sénégal).

Objectifs

L'objectif global du projet est d'améliorer la qualité et la diversité des produits issus du fonio pour exporter et augmenter les revenus des producteurs et des transformateurs. Afin d’y parvenir, il est nécessaie d’augmenter la compétitivité locale du fonio en améliorant la productivité de la filière à différents niveaux (variétés adaptées, systèmes de culture et de production appropriés, innovation en matière de mécanisation post-récolte…). L’objectif principal du WP6 dans lequel le CRA-W est impliqué  était d’étudier les voies d’amélioration de la productivité de cette culture.

 

Résultats obtenus

Afin d’améliorer la productivité de cette culture, le CRA-W a contribué à l’exploration de deux grands axes : (1) Une description de la diversité variétale existant tant en terme physiologique (longueur du cycle), qu’en termes morphologique, biochimique ou agronomique ; (2) L’étude de la réponse du fonio à un faible apport de macro-nutrients. Ainsi les performances agronomiques mais également biochimiques de 13 variétés, qui en réalité sont plus des cultivars que des variétés, ont été évaluées au sein de 4 sites en 2007 (2 sites au Mali et 2 sites en Guinée) et, pour 9 d’entre elles, au sein de deux sites Guinéen en 2006. Ces sites couvraient une large diversité de conditions pédo-climatiques avec des niveaux de précipitation allant de  700 à 1500 mm/an.Les résultats obtenus en 2006 étaient proche des 800 kg de grain/ha. En 2007, ces rendements moyens furent de 300 à 400 kg/ha au Mali contre 900 kg/ha à Bordo (Haute Guinée) et 1160 kg /ha  à Bareng (Moyenne Guinée). On observe ue forte interaction entre les cultivars et les sites : les variétés intermédiaires et tardives n’arrivant pas à clôturer leur cycle au Mali. Malgré cela les variétés tardives n’ont pas réussi à surplanter les variétés précoces, même en Guinée, leur pays d’origine. Comment, dès lors, expliquer leur maintien dans ces villages ? En fait, le maintien de variétés tardives dans ces régions permet de synchroniser les périodes de maturation et les fenêtres climatiques propices à la récolte et à la conservation de cette dernière. Afin de qualifier ces variétés, les calibrations SPIR correspondantes ont été développées. Parallèlement à ces essais multilocaux, un catalogue reprenant la description de 38 variétés / cultivars collectés tant en Guinée, au Mali qu’au Burkina Faso a été établi après avoir cultivé l’ensemble de ces cultivars au sei d’un même site. L’étude de la réponse du fonio à un faible apport de macro-nutrients a été réalisée au sein de trois sites (deux en Guinée et un au Mali), en 2007. Les trois macro-nutrients considérés sont le N, P et le K avec des apports équivalents à 0,15 et 30 unités/ha. Sur cette base 27 combinaisons NPK ont été comparées. Il ressort de ces essais que le fonio répond à l’azote à condition qu’aucun autre macro-élément et/ou que les ressources en eau ne soient pas limitants. On a donc, en absence d’une analyse de sol, tout intérêt à apporter de faible dose de NPK plutôt qu’une forte dose d’un seul de ces éléments. De plus ces doses doivent être modérées dans les zones présentant de faibles potentiels de production suite à un déficit hydrique. Un apport d’azote minéral seul n’étant intéressant que si un apport P et K a eu lieu sous forme d’engrais organique.

Contribution

Le CRA-W coordonne le Work Package 6 : Acquisition des connaissances sur les systèmes de culture à base de fonio et voies d’amélioration de la productivité. Le CRA-W est également impliqué dans le Work Package 5 : Opportunités de diversification et multi-usages du fonio dans les systèmes de production.

Partenaires

- Centre de coopération internationale en Recherche agronomique pour le développement (CIRAD) – France

- Institut de Recherche Agronomique de Guinée (IRAG) – Guinée

- Institut d’Economie Rurale (IER) – Mali

- Centre international de R&D sur l’Elevage en zone humide (CIRDES) – Burkina Faso

- Groupes Recherches Actions Formations (ENDA-GRAF) - Sénégal

- Wageningen Universiteit (WUR) – The Netherlands

Coordinateur hors CRA-W

Centre de coopération internationale en Recherche agronomique pour le développement (CIRAD) – France 

Site internet : http://inco-fonio.cirad.fr/

Financement

  • CE - DG Recherche - FP6

Equipe

A lire aussi