Du
18 Avril
au
31 Décembre 2016

L’urée du lait, un indicateur de la conduite du troupeau laitier

L’urée du lait, un indicateur de la conduite du troupeau laitier

Contexte

Tous les producteurs laitiers reçoivent, via le Comité du lait, la teneur en urée du lait de tank estimée par la méthode infra-rouge et peuvent également, sur demande, disposer des teneurs en urée des laits individuels. Il est généralement reconnu que des concentrations en urée hors normes, c’est-à-dire en dessous de 20 mg/dL ou supérieures à 35 mg/dL, peuvent révéler un déséquilibre alimentaire et, pour les valeurs les plus élevées, traduire des risques d’une baisse de la fertilité. Par ailleurs, des concentrations en urée du lait élevées reflètent un gaspillage important d’azote par l’animal qui, tant d’un point de vue économique (coût alimentaire élevé) qu’environnemental (rejets excessifs d’azote dans l’environnement) n’est pas acceptable dans le cadre d’une agriculture qui s’inscrit dans une optique de développement durable. Face au potentiel d’information d’un tel dosage, de nombreuses questions pratiques sont posées par les acteurs de terrain, à savoir : - Comment et à partir de quelles valeurs critiques le producteur doit-il réagir ? - Est-ce que les prédictions des teneurs en urée par infrarouge sont entièrement fiables ? - Quels sont les facteurs alimentaires et non alimentaires ayant une influence prédominante sur le taux d’urée ? - Quelles informations peuvent apporter les taux d’urée individuels ?

Objectifs

L’objectif principal du projet était de suivre au cours d’une année complète, englobant une période de stabulation et la saison de pâturage, les taux d’urée dans 14 fermes de Wallonie et de les mettre en adéquation avec les paramètres alimentaires (valeur nutritionnelle des rations), zootechniques (quantité et composition du lait, poids vif, stade et nombre de lactation), ainsi que les données concernant la conduite du pâturage (fertilisation, hauteur d’herbe, pourcentage de tige, de feuille, de trèfle dans les parcelles). Le second objectif du projet était de vérifier la fiabilité de la prédiction infrarouge pour le dosage de l’urée.

Résultats obtenus

Il ressort de l’étude que les facteurs alimentaires ont une influence prédominante sur la teneur en urée du lait. L’apport d’un complément énergétique (ensilage de maïs ou pulpes surpressées) en saison de pâturage, par exemple, permet de maintenir le taux d’urée du lait à des valeurs inférieures à 26 mg/dl. Parmi les facteurs alimentaires, c’est l’OEB, c’est-à-dire l’équilibre entre les protéines dégradables et l’énergie fermentescible, qui est le mieux corrélé au taux d’urée (r²=0.42). Cependant, la combinaison de la teneur en protéines (MPT, g/j/animal) et en énergie nette (VEM, VEM/j/animal) de l’alimentation et du stade de lactation (SL, semaines) des vaches permet d’améliorer davantage la corrélation avec le taux d’urée (UL) selon l’équation suivante : UL = 2,6 + 0,130 MPT – 0,00154 VEM + 0,407 SL, r² = 0,52 Cette équation permet d’expliquer de 32 à 87 % de la variation du taux d’urée du lait selon les exploitations. Les taux d’urée individuels restaient très difficiles à interpréter en raison d’un effet animal important. A l’avenir, l’indicateur urée mesuré au niveau du tank devrait être complété par le dosage rapide et fiable d’autres constituants dans le lait, comme l’acide citrique, le lactose et les teneurs en minéraux, afin d’affiner la détection des problèmes d’ordre nutritionnel, pathologique et reproductif dans les troupeaux laitiers.

Contribution

Responsable du projet – Coordination

Partenaires

o Comité du lait, Battice o Producteurs laitiers

Financement

  • SPW - DGARNE
  • Commission Européenne

Equipe