Du
01 Août
au
31 Décembre 2007

Piégeage de détection des foyers de chrysomèles des racines de maïs, (Diabrotica virgifera virgifera Lecomte )

Piégeage de détection des foyers de chrysomèles des racines de maïs, (Diabrotica virgifera virgifera Lecomte )

Contexte

La chrysomèle des racines de maïs, Diabrotica virgifera virgifera Lecomte, est un ravageur important du maïs en Amérique du Nord. Elle a été introduite accidentellement en Serbie au début des années 90, d’où l’infestation s’est étendue à la plus grande partie de l’ancienne Yougoslavie et de la Hongrie. Aujourd’hui, ce très grand foyer s’est étendu jusqu’à atteindre la Bulgarie, la Roumanie, l’Ukraine, la Slovaquie et l’Autriche.

Cet insecte ne se déplace pas sur de très longues distances. En revanche, il peut être transporté par divers véhicules terrestres et par des avions, et deux foyers importants ont été découverts en Italie. De petits foyers satellites ont également été détectés en Suisse, en plusieurs endroits de France, en Angleterre et aux Pays-Bas. Une constante remarquable : les foyers ont tous été découverts à proximité d’aéroports internationaux.

A la demande de l’AFSCA (Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire), le CRA-W participe au déploiement d’un réseau de pièges à phéromones, destiné à détecter d’éventuels foyers naissants.

Objectifs

Le but est de tenter de détecter toute introduction de chrysomèle qui aurait pu donner lieu à des débuts de foyers.

Description des tâches

Définition du monitoring et du plan d’urgence

Au cours du printemps 2003, en collaboration avec le CIPF, le CLO et le CRA W, l’AFSCA a échafaudé un programme de campagne de piégeage de détection de la chrysomèle, de même qu’un plan d’urgence en cas de découverte de l’insecte sur le territoire belge.

Résultats attendus

Campagnes de piégeage 2003 et 2004

Au début de juillet, 353 pièges de type « PAL » ont été disposés dans les zones considérées comme les voies d’entrées les plus probables de l’insecte : proximité des aéroports, des grands parkings autoroutiers, des parcs industriels, etc. Ces zones ont été classées en trois groupes de sensibilité. Dans chaque zone, respectivement 30, 15 ou 5 pièges ont été disposés selon que la zone était considérée comme « très critique », « critique », ou « sensible ».

Le programme de surveillance comprenait la mise en place de pièges à phéromones en bordure de parcelles de maïs, à raison de 2 à 4 pièges distants de 100 m par parcelle. Un relevé a été fait toutes les 2 semaines du 10 juillet au 10 octobre.

Jusqu’à la fin d’août, aucune capture n’a eu lieu. Par contre, entre le 3 septembre et le 3 octobre, 69 chrysomèles ont été capturées dans 3 foyers totalisant 17 champs, tous situés dans un rayon de 5 km autour de l’aéroport international de Bruxelles. Il est vraisemblable que l’introduction des premiers insectes dans cet endroit date d’une ou deux années plus tôt. Ailleurs dans le pays, aucune présence de D. virgifera n’a été relevée.

En 2004, un programme de détection similaire a été reconduit. 400 pièges ont été disposés le 1er juillet, de préférence dans des parcelles où le maïs succédait au maïs. En fin de campagne, sept individus avaient été capturés dans des pièges situés non loin des parcelles reconnues infestées l’année précédente.

Gestion des foyers

Une zone « focus » de 1 km de rayon a été délimitée autour de chaque foyer, dès la détection. Dans ce périmètre, tous les champs de maïs ont subi 2 applications d’insecticides pyréthrinoïdes à un intervalle de 2 semaines à l’aide d’un pulvérisateur enjambeur.
Par ailleurs, une série de mesures supplémentaires ont été prises dans les zones focus :

 Aucune plante, ni partie de plante de maïs n’a pu quitter la zone avant la fin des vols (1er octobre).
 Aucune exportation de sol n’a pu être faite à partir des parcelles de maïs.
 Tout matériel utilisé dans les parcelles de maïs ou leurs voisines a dû être débarrassé de toute trace de terre avant de quitter la zone.
 Interdiction de culture de maïs en 2004 et en 2005 dans les parcelles ayant porté du maïs en 2003 ; dans les autres parcelles des zones focus, la culture de maïs était autorisée, mais avec obligation de traitement insecticide en juillet.
 Destruction obligatoire des repousses de maïs.

Dans les « zones de sécurité » (anneaux situés autour des zones focus et jusqu’à 6 km du centre de celles-ci), le suivi par pièges a été renforcé. Aucune restriction à la culture de maïs n’a été prise pour 2004, ni 2005, à condition de traiter les maïs succédant au maïs. Une information active des agriculteurs a également été organisée.

Résultats obtenus

Nouvelles perspectives de piégeage ?

Les possibilités pour une larve de D. virgifera de parvenir au stade adulte en l’absence de maïs demeurent assez floues : le phénomène est biologiquement possible, mais serait rare en conditions pratiques, peu de graminées offrant un système radiculaire assez important pour permettre une phase d’alimentation suffisante aux larves. D’autre part, des renseignements formels font défaut quant à la possibilité pour un œuf de D. virgifera de passer deux hivers successifs en diapause. Enfin, on ne sait pas dans quelle mesure des pontes de D. virgifera sont possibles en dehors du maïs et jusqu’à quelle distance par rapport à celui-ci. Il n’est donc pas certain que la rotation des cultures constitue un obstacle suffisant au développement de foyers de D. virgifera.

Pour cette raison, le CIPF et le CRA-W avaient émis l’idée d’installer au printemps 2004, des parcelles-pièges dans les zones focus délimitées en 2003. Ces parcelles auraient été de très petites dimensions (et donc faciles à traiter), constituées de plusieurs variétés de précocités échelonnées, et distribuées dans les zones focales à raisons d’une dizaine par zone. Des pièges à phéromones auraient été disposés dans chacune et régulièrement relevés. Le but de ce projet était de tenter de drainer vers ces parcelles les D. virgifera éventuellement arrivées au stade adulte en l’absence de maïs, plutôt que de les laisser s’écarter de façon incontrôlée. Cette idée n’a pas pu se concrétiser en 2004, mais pourrait l’être à l’avenir.

Partenaires

AFSCA (Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire).
CIPF (Centre Indépendant de Promotion Fourragère)
CLO (Centrum Landbouwkundig Onderzoek)
CRA-W (Centre wallon de Recherches agrono-miques)

Financement

  • AFSCA - Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaine Alimentaire