Qualité du traitement insecticide des semences et efficacité contre les ravageurs

Contexte

Le traitement insecticide utilisant la semence comme véhicule est de pratique très large depuis l’apparition des néonicotinoïdes. Cette technique permet non seulement de protéger la semence ou la jeune plantule contre les organismes nuisibles en début de culture, mais aussi de protéger la culture pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Pourtant, hormis les semences de betteraves enrobées, généralement bien traitées, la qualité de l’application, et surtout la régularité de la dose individuelle reçue par chaque semence, laisse souvent à désirer, surtout en céréales.
Même les directives de l’OEPP ou de la CEB, destinées à baliser les essais d’efficacité destinés à instruire des dossiers d’homologation et sensés servir de base au choix des doses n’imposent explicitement aucun contrôle chimique pour certifier que les semences mises en essais sont traitées correctement.
En matière de distribution des doses semence par semence, certains pays sont tentés d’émettre des normes sur des bases purement théoriques. Or, le niveau de qualité à atteindre pour qu’un traitement de semences joue correctement son rôle n’est pas connu.

Objectifs

Déterminer le niveau de qualité auquel un traitement insecticide de semences doit répondre pour assurer la protection attendue envers les ravageurs dans diverses situations (type de semis, type de ravageur, type de produit), de manière à pouvoir ensuite définir des normes de qualité des traitements de semences sur des fondements agronomiques.

Résultats obtenus

1.Analyses graine par graine
Dans cette recherche, la distribution de fréquence des quantités d’insecticide déposées sur les semences individuelles est déterminée grâce à des analyses chimiques effectuées soit par HPLC ou GC, soit par spectrométrie dans le proche infrarouge.

2.Etalement variable des doses individuelles
A partir de plusieurs lots-parents de semences traitées à différents niveaux de doses du même produit, un grand nombre de lots-fils peuvent être composés, qui soient de dose moyenne identique, mais de distribution des doses par semence variable autour de la moyenne du lot. Ainsi, par exemple, des lots de dose moyenne de 50g/U peuvent-ils être constitués à partir de 100% de semences du lot parent « 50g/U », ou bien à partir de 50% du lot parent « 50g/U » + 25% du lot « 25g/U » + 25% du lot « 75 g/U », etc. Selon les proportions des lots-parents entrant dans la constitution d’un lot-fils, la distribution des doses individuelles sera plus ou moins étalée. Ces lots-fils peuvent ensuite être semés dans des essais de plein champ pour mesurer l’impact de l’étalement de la distribution des doses par semence sur l’efficacité agronomique.

Une excellente répartition du produit étudié sur les semences des lots-parents est évidemment requise pour obtenir des lots-fils de dose moyenne égale et de répartitions graine par graine contrastées.

3.Expérimentation au champ
Le niveau d’uniformité à atteindre par le traitement des semences pour obtenir une protection satisfaisante de la culture n’est certainement pas identique quel que soit le ravageur considéré, ni la densité de semis de la culture, ni la mobilité du produit utilisé.

L’expérimentation doit donc être conduite en distinguant ces différents éléments.

Jusqu’à présent, des essais ont déjà été menés sur divers ravageurs en culture de betteraves et de maïs. Dans ces deux cultures, les premières tendances montrent une tolérance plus importante que supposée à l’hétérogénéité des traitements à l’aide d’insecticides néonicotinoïdes tels que l’imidacloprid ou le thiamethoxam, malgré la très faible densité des semis. Ceci suggère une mobilité non négligeable des ravageurs rencontrés.

L’expérimentation se poursuivra en complétant la gamme des ravageurs dans ces deux cultures et en comparant les résultats obtenus sur chacun.