Du
01 Janvier
au
31 Décembre 2006

Service d’aide à la décision sur les ravageurs en céréales

Service d’aide à la décision sur les ravageurs en céréales

Contexte

En grande culture, la lutte intégrée demeure un concept fort théorique. Même lorsque les bases de raisonnement existent, peu d’agriculteurs cherchent vraiment à mesurer les risques liés aux ravageurs pour définir un itinéraire technique de protection de leurs cultures. Le raisonnement des interventions insecticides est souvent fort rudimentaire et les traitements sont encore trop souvent guidés par l’angoisse plutôt que par la raison. Or, c’est tout le contraire que réclame aujourd’hui la société, d’autant plus que les possibilités existent. Bien exploitées, les connaissances acquises sur les ravageurs et sur les pesticides permettent une protection des cultures alliant l’efficacité, l’économie et le respect du milieu. Plutôt que de faire porter par les agriculteurs toute la charge du progrès auquel la société aspire, en les soumettant à des contraintes toujours plus grandes, en leur répétant qu’ils doivent privilégier la qualité, qu’ils doivent réduire les intrants, qu’ils doivent respecter l’environnement, la présente initiative vise d’abord à aider les agriculteurs. A moyen terme, l’effet pédagogique de l’entreprise devrait également jouer et aboutir à une meilleure appréhension des problèmes posés par les ravageurs et à une meilleure utilisation des moyens de lutte existant.

Description des tâches

Principe et fonctionnement La responsabilité scientifique et le support recherche sont assurés par le Centre wallon de Recherches agronomiques, ceci se concrétisant par : · La rédaction annuelle d’un cahier technique décrivant en détail l’entreprise et le rôle de chacun, en y incluant les améliorations. · La formation et le support technique aux participants. · La rédaction des avis. · La validation du système par l’implantation d’essais où les avis émis sont mis à l’épreuve en comparaison avec d’autres propositions émanant notamment de l’industrie. Seules sont considérées les observations effectuées d’année en année par les mêmes techniciens et dans des champs de référence répartis sur le territoire. A la différence d’autres systèmes, l’objectif n’est pas de répondre à chaque agriculteur par un conseil individualisé, mais plutôt de lui signaler ce qui se passe dans des terres proches des siennes par leurs situations géographiques et culturales, et qui a de fortes chances de se passer aussi chez lui. Seules les situations les plus fréquentes sont donc prises en compte mais, pour celles-ci, la qualité et la régularité des informations sont assurées. Les avis sont diffusés quelques heures après l’observation sur le terrain, par télécopies, par des répondeurs téléphoniques automatiques, par courriel et par la presse agricole. Par rapport à l’utilisation de modèles préétablis, directement par les agriculteurs, cette formule présente l’avantage de décrire la situation observée, d’attirer l’attention sur ses particularités éventuelles et surtout de l’interpréter. Plutôt qu’un simple outil d’aide à la décision qui n’intègrerait que des éléments prévisibles et qui fournirait des propositions préconçues en fonction de ceux-ci, le but est d’apporter une aide à la réflexion, en donnant d’abord les éléments, en explicitant ensuite la logique, puis seulement en proposant des actions. Pareil système, dans lequel l’aide à la décision est basée sur des observations effectuées au niveau régional, peut sembler grossier. Toutefois, à la différence des cultures protégées et des cultures de plantes pérennes, dont chaque parcelle conserve, dans le niveau des populations et dans la nature des ravageurs et des auxiliaires qu’elle abrite, la mémoire du passé, les cultures annuelles, à l’échelle d’une région, entament leur développement avec des données plus ou moins homogènes entre les parcelles. Le système d’observation dans un échantillon de parcelles de référence est donc praticable. Le fonctionnement d’un système d’observations et d’avertissements représente un volume de travail important, mais la présence d’entomologistes sur le terrain assure une surveillance permanente des cultures et conserve une capacité de réagir rapidement à des événements imprévus tels que la présence de ravageurs rares en quantité exceptionnelle. Ravageurs suivis principalement Pucerons vecteurs de jaunisse nanisante Chaque année, un réseau d’une vingtaine de champs d’observation répartis sur le territoire de la Région wallonne est établi. Les dénombrements de pucerons et l’analyse virologique d’un échantillon d’entre eux permettent de déduire le niveau atteint par l’épidémie dans chaque champ et d’évaluer l’opportunité d’un traitement. Les avis sur ce thème débutent fin septembre et se poursuivent jusqu’en avril. Mouche grise des céréales : Delia coarctata FALL En fin d’été, le niveau des pontes de mouche grise est mesuré dans une centaine de sites de référence identiques chaque année. Sur cette base, il est possible de situer le niveau du risque par rapport aux années antérieures, non pour des parcelles particulières, mais à l’échelle d’une région. Les avis, émis tout début septembre, permettent aux céréaliers de choisir le traitement de leurs semences, seul mode de traitement fiable contre cet insecte. Pucerons et autres ravageurs du froment en été Au cours des trente dernières années, différents modèles prévisionnels des pullulations de pucerons ont été construits mais, malgré des recherches approfondies, aucun ne s’avère réellement fiable, tant sont complexes les interactions entre les facteurs des pullulations de pucerons. Par ailleurs, d’autres ravageurs, jusqu’ici qualifiés de « secondaires » sont souvent présents dans la culture à cette saison et participent aux pertes de rendement, en particulier le criocère Oulema melanopa et la cécidomyie orange Sitodiplosis mosellana. Les observations effectuées dans un réseau d’une vingtaine de champs visent à décrire en temps réel la situation de ces parcelles et, comme pour la jaunisse nanisante, à donner des prévisions à court terme sur son évolution probable. Des conseils de bon sens, destinés à éviter les erreurs les plus grossières d’identification ou d’appréciation des phénomènes sont également donnés. Limaces et rongeurs Lors de pullulations occasionnelles de limaces ou de campagnols, les avis peuvent également intégrer les conseils de lutte contre ces ravageurs en fonction des observations faites sur le terrain.

Contribution

Les observations de terrain sont assurées par la DGA-Développement, le CARAH, le CHPTE, la FUSAGx et le CRA-W. Les analyses virologiques et les analyses de terre (mouche grise), de même que l’identification formelle des pucerons et des autres ravageurs sont faites dans les labos du CRA-W. Ce projet est effectué pour le compte du CADCO (Centre agricole pour le Développement des Céréales et des Oléo-protéagineux), dont le coordinateur, Xavier Bertel, assure notamment la diffusion des avis.

Financement

  • CADCO - Centre agricole pour le Développement des Céréales et des Oléo-protéagineux