Du
01 Janvier 2007
au
31 Décembre 2008

Audit qualité des pommes de terre en Région wallonne

Audit qualité des pommes de terre en Région wallonne

Contexte

A l’heure actuelle, aucun étude récente n’a été réalisée à propos de la sécurité alimentaire de la pomme de terre de consommation. Or, au vu des effets néfastes des précédentes crises alimentaires en Belgique, il s’avère judicieux de réaliser un état des lieux quant à la présence de polluants d’origine diverse dans les pommes de terre; en particulier les métaux lourds, les nitrates, les résidus de pesticides, ainsi que la solanine et la chaconine. Ces deux glycoalcaloïdes sont naturellement présents en faible quantité dans les tubercules, mais leur production peut être stimulée par un certain nombre de facteurs et atteindre des concentrations dangereuses pour la santé humaine.

Par ailleurs, la détermination des critères de qualité de la pomme de terre nécessite le recours à diverses méthodes d'analyse, ayant pour principales caractéristiques la rapidité et la fiabilité. Actuellement, il existe en Wallonie plusieurs laboratoires de proximité, où les producteurs peuvent faire évaluer les lots afin d’en optimiser la valorisation. Malheureusement, ces laboratoires ont développé des protocoles d’analyse de manière isolée. Par conséquent, le développement et l’harmonisation des techniques d’analyses, répondant aux besoins de la profession, s'avèrent nécessaires afin de renforcer la crédibilité et la fiabilité des analyses effectuées dans les différents laboratoires de proximité.

Objectifs

D’une part, le projet a pour but de réaliser un état des lieux concernant la présence de polluants (métaux lourds, résidus de pesticides ou d’antigerminatifs, teneurs en nitrates et en glycoalcaloïdes) dans les pommes de terre de consommation en Wallonie.

D’autre part, le projet vise à rechercher et développer de nouvelles techniques d’analyses des critères qualitatifs de la pomme de terre.

Enfin, un volet est consacré à des actions d’information, de conseil et d’aide techniques à destination des acteurs de la filière pomme de terre, afin d’orienter les techniques de production vers le respect des paramètres de qualité.

Résultats attendus

-) Etat des lieux quant à la présence de polluants :

On a relevé un dépassement de la norme pour certains métaux lourds, cependant le mode d’échantillonnage ainsi que la méthode d’analyse ne permettent pas d’en déterminer précisément l’origine. L’étude de cette problématique complexe sort du cadre de ce projet et devrait comporter l’identification de tous les facteurs influant sur la teneur en métaux lourds des pommes de terre.

Les teneurs en nitrates, en glycoalcaloïdes ainsi qu’en résidus de pesticides (13 matières actives différentes) se situent sous les limites maximales autorisées. Seule une série d’échantillons présente une teneur en chlorprophame (antigerminatif) supérieure à la LMR, qui s’explique par la période d’échantillonnage, réalisé juste après l’application de l’antigerminatif.

-) Mise au point de nouvelles techniques d’analyse :

  • Spectrométrie dans le Proche Infra-Rouge (SPIR) : Au vu des résultats mitigés, il a été décidé d’arrêter les essais. En effet, nous avions voulu réaliser une approche beaucoup plus opérationnelle dans le cadre du projet, applicable sur tubercules entiers au sein de la chaîne de process. Or, des approches réalisées antérieurement sur des échantillons de pomme de terre broyés et lyophilisés avaient certes permis d’obtenir de meilleurs performances, mais le conditionnement des échantillons était long et fastidieux, ce qui enlevait tout intérêt à la technique dans le cadre de ce projet.
  • Analyse d’image : dans un premier temps, cette technique a été mise au point pour la détermination de l’index de fritabilité, bien qu'elle doive encore être validée par des essais de répétabilité et de reproductibilité. D'autre part, elle est actuellement en cours de développement pour la détermination du noircissement après cuisson, dont l’appréciation se fait actuellement par comparaison visuelle avec des cartes de référence.

 

Résultats obtenus

Mise au point de nouvelles techniques d’analyse :

  • Spectrométrie dans le Proche InfraRouge (SPIR) : cette méthode est développée afin de déterminer la composition, les caractéristiques organoleptiques ou technologiques des pommes de terre de manière rapide et standardisée. Au départ, la SPIR a été testée sur des tubercules entiers, non pelés, dans l’optique de développer une méthode qui soit la plus rapide possible. Malheureusement, la méthode n’a pas donné de résultats satisfaisants : le coefficient de détermination se situe sous les 50 % pour la prédiction du type culinaire. Il est supérieur à 60 % pour l’ensemble des paramètres biochimiques et dépasse le seuil de 70 % pour ce qui est de la matière sèche, du noircissement à la cuisson et de la teneur en sucres. Cependant, même pour ces derniers paramètres, les étalonnages manquent de précision et ne permettent pas un dosage quantitatif.
  • Analyse d’image : cette méthode sert à déterminer l’index de fritabilité. Celui-ci traduit la couleur d’un lot de frites, critère primordial pour la commercialisation d’une variété (Pour plus d’informations concernant cette méthode, consultez la page relative au projet « Caractérisation de la qualité culinaire et technologique des pommes de terre de consommation » de ce site). Actuellement, l’index est déterminé par comparaison visuelle avec des cartes de référence, autrement dit, selon l’appréciation des couleurs par l’œil humain, avec ce que cela comporte de subjectivité. L'utilisation d’un logiciel d’analyse d’image permet d’objectiver la méthode de détermination de l’index. C'est pourquoi la programmation et la calibration du logiciel ont été mis au point. Le coefficient de détermination est de 0,9040 entre les analyses de référence et la nouvelle technique, ce qui est un très bon résultat au vu de la faible répétabilité de la méthode de référence soumise à l’appréciation des couleurs par l’œil humain.
  • Carte de détermination des défauts internes : elle permet d’apprécier l’importance des dégâts internes d’un lot de pommes de terre par la détermination d’un indice. On évalue les défauts par comparaison avec une carte de référence présentant 18 photos de pommes de terre endommagées à des degrés croissants. Le pourcentage de défauts par rapport à la surface totale du tubercule a été calculé par analyse d’image. Les défauts ont ensuite été répartis en 5 classes de gravité croissante, auxquelles correspond un coefficient permettant de calculer l’index des défauts internes. Cette carte est actuellement utilisée en routine dans le cadre des analyses effectuées pour la marque Terra Nostra.

Contribution

Département Phytopharmacie : détermination des résidus de pesticides dans les pommes de terre.

Département Production végétale : détermination de la teneur en nitrates dans les pommes de terre.

Département Qualité des Productions agricoles : détermination de la teneur en métaux lourds; développement de la SPIR.

Section Systèmes agricoles : détermination des teneurs en solanine et chaconine dans les pommes de terre, développement du programme d’analyse d’image, élaboration de la carte de détermination des défauts internes, coordination du projet.

Partenaires

Ministère de la Région wallonne;

Asbl FIWAP;

Asbl REQUASUD.

Coordinateur hors CRA-W

SOETE Alice (Attachée scientifique)

Section Systèmes agricoles

Rue de Serpont, 100

B-6800 Libramont

Tél. :+ 32 (0) 61 / 23.10.10

Fax :+ 32 (0) 61 / 23.10.28

E-mail :soete@cra.wallonie.be

Financement

  • SPW - DGARNE