23 Mars 2019

Des bandes fleuries aménagées comme stratégie pour améliorer la biodiversité et les services écosystémiques

Dans de nombreux pays européens, des bandes fleuries aménagées sont proposées comme stratégie pour améliorer la biodiversité et les services écosystémiques dans les terres arables. Créer et maintenir des bandes fleuries sur des sols cultivés riches en nutriments reste cependant un défi. Les espèces fleuries peuvent être concurrencées par les graminées en raison de la forte teneur en phosphore du sol. Nous avons étudié pendant 5 ans l’impact du mélange de semences (densité de graminées variable) et du régime de fauche sur capacité des bandes fleuries à fournir des avantages environnementaux (approvisionnement en fleurs pour les insectes et le paysage, réduction de la charge en éléments nutritifs du sol) et à répondre aux préoccupations des agriculteurs (mauvaises herbes, production de fourrage). Réduire la densité des graminées au semis a augmenté l'abondance des fleurs, mais pas la diversité, et ce, uniquement au cours des 3 premières années du suivi. Au cours des deux dernières années, les effets de la fauche sont devenus déterminants. La couverture et la richesse en fleurs étaient les plus élevées sous le régime de fauche deux fois par an. Ce régime a également augmenté la quantité et la qualité du fourrage produit. Par contre, la diversité des couleurs des fleurs était plus élevée avec une fauche tous les deux ans. La teneur en potassium dans le sol a diminué sous le régime de fauche deux fois par an. Les autres nutriments n'ont pas été affectés. Aucun mode de gestion n’a permis de garder les mauvaises herbes à un niveau acceptable après 5 ans. Cela confirme la nécessité de tester l'efficacité de pratiques de gestion spécifiques de ces mauvaises herbes telles que la coupe sélective ou la pulvérisation. La fauche des bandes fleuries deux fois par an a été retenu comme le mode de gestion le plus favorable pour maintenir des bandes riches en espèces, avec une forte présence de fleurs. Cela implique toutefois de réaliser les coupes fin juin, c’est-à-dire au plus fort de l’abondance des insectes. Il est donc suggéré de conserver une zone refuge non récoltée lors de l’application de ce mode de gestion.