ECOGEST

The management of environment with a high ecological value: a diversification for the agricultural exploitations.

Contexte

Il y a encore une cinquantaine d’années, les campagnes proposaient des paysages variés. Les anciennes pratiques agro-pastorales avaient permis, au fil des siècles, l’apparition et le développement d’une faune et d’une flore de grand intérêt biologique. Cependant, l’arrivée de la mécanisation, d’un changement dans la politique agricole (assurer l’autonomie et la sécurité alimentaire) a impliquée des changements importants au niveau des pratiques agricoles. De ce fait, les meilleures terres ont été valorisées à l’excès et les secteurs à faibles potentialités zootechnique et agronomique ont été délaissés et ont subi le processus climacique. Beaucoup des sites ont donc perdu une grande partie de leur valeur biologique. Avec la mise en application du réseau Natura 2000, l’Union européenne s’est dotée d’une politique environnementale qui œuvre pour la réhabilitation et la conservation des habitats d’espèces de faune et de flore menacées. Dans ce contexte, les agriculteurs sont des acteurs clés pour remplir cette tâche de préservation. Ces actions peuvent être réalisées sur leurs propres surfaces ou encore en participant activement à la gestion de milieux ouverts intégrés dans les réseaux des réserves naturelles. Pour réaliser cette conservation, l’éleveur doit changer la perception qu’il a de son propre métier, il doit modifier ses pratiques, et s’orienter vers des races plus rustiques. C’est donc au développement d’une réelle diversification agricole, avec la mise en place d’un troupeau en combinaison éventuelle avec d’autres pratiques (fauche, débroussaillement), que conduit la mise en œuvre de cette fonction de « gestionnaire de l’espace rural reconnu pour la valeur patrimoniale de sa biodiversité ».

Objectifs

L’objectif du projet est de mettre en évidence les conditions qui permettent d’assurer le développement et la pérennité de cette diversification que constitue la gestion de milieux naturels ouverts par l’agriculture grâce à des actions adéquates menées seules ou en combinaison (recours au pâturage extensif, fauche, débroussaillement). En d’autres termes : comment une telle diversification rencontre-t-elle les trois axes du développement durable que sont l’économie, l’environnement et le social ? Pour mener à bien ce projet, l’étude se déroulera en deux étapes : 1/ Caractérisation des exploitations développant ce type de diversification. Cette caractérisation permettra également d’appréhender les motivations ayant conduit les exploitants à s’orienter vers cette diversification ainsi que les freins qui pourraient limiter son développement. 2/ Evaluation de la durabilité des exploitations. L’objectif est d’appréhender la viabilité des exploitations inscrivant une partie de leurs activités dans l’entretien de sites naturels d’intérêt biologique.

Description des tâches

1. Recherche des agriculteurs pratiquant cette activité Le point de départ consiste en l’identification des agriculteurs ayant fait le choix de cette diversification en concertation avec les personnes ressources des organismes actifs dans le domaine (DGA, NATAGORA, CRNFB, réserves naturelles, gestionnaires de sites …). 2. Caractérisation des exploitations et de l’activité de gestion Cette caractérisation, réalisée sur base d’enquêtes, donnera un aperçu global des activités réalisées au sein de l’exploitation. Ensuite, le questionnaire se focalisera sur la gestion des milieux à haute valeur écologique. Cela permettra de mettre en évidence les motivations et les freins découlant de cette activité. 3. Durabilité des exploitations types identifiées L’objectif est d’appréhender la viabilité des exploitations inscrivant une partie de leurs activités dans l’entretien de sites naturels d’intérêt biologique. Pour cela, deux aspects seront principalement pris en considération : 1/ Au niveau économique : une analyse comparative des performances (charges, produits, bilan,..), de la marge brute, du revenu du travail et du revenu de l’exploitation et de sa famille sera réalisée. 2/ Au niveau social : une part importante du l’étude se concentrera sur le temps de travail et sur la pénibilité de cette activité. Ensuite, la situation de chaque exploitation fera l’objet d’une comparaison avec le revenu du travail agricole moyen en Wallonie. 4. Analyse SWOT Sur base d’une analyse des forces et des faiblesses de telles pratiques, des propositions seront avancées pour péréniser et promouvoir les activités d’entretien des milieux ouverts par le monde agricole.

Résultats attendus

Pour le moment, la gestion des milieux à haute valeur écologique a principalement fait l’objet d’études floristiques et écologiques. Ce travail a pour particularité de mettre l’accent sur les aspects socio-économiques des personnes qui gèrent ce type de milieu. Le but étant de faire ressortir la charge de travail que demande cette activité et de voir si celle-ci est viable pour les agriculteurs. Un autre aspect consistera à voir comment ces exploitations se distinguent des autres exploitations d’une même OTE.

Contribution

Département Productions et Nutrition animales et Section Systèmes agricoles - enquête auprès des exploitations; analyse et interprétation des résultats, rapport final.

Coordinateur hors CRA-W

BARTIAUX-THILL Nicole (Inspecteur général scientifique) Centre wallon de Recherches agronomiques Département Productions et filières Rue de Liroux 8 5030 Gembloux Email : bartiaux@cra.wallonie.be RONDIA Pierre (Attaché scientifique) Centre wallon de Recherches agronomiques Département Productions et filières Unité Nutrition animale et durabilité Rue de Liroux 8 5030 Gembloux Email : rondia@cra.wallonie.be STILMANT Didier (Inspecteur général scientifique) Centre wallon de Recherches agronomiques Département Agriculture et milieu naturel Unité Systèmes agraires, territoires et technologie de l'information Rue de serpont 100 6800 Libramont Email : stilmant@cra.wallonie.be