Du
01 Septembre 2017
au
31 Décembre 2018

Empreinte Eau II

L’objectif du projet est de caractériser les systèmes agraires wallons en termes de consommations d’eau et de développer des méthodologies puis des référentiels afin de permettre aux agriculteurs d’identifier des leviers d’amélioration à mettre en œuvre dans leur exploitation en comparant leurs résultats régulièrement. Pour ce faire, des bilans des consommations d’eau seront réalisés à l'aide d'une méthodologie élaborée à partir de données wallonnes in situ et de données comptables. A terme il sera possible d’extrapoler à la région wallonne et de mettre en évidence les pratiques et les itinéraires techniques conduisant à une réduction des consommations d’eau.

Contexte

La préservation des ressources en eau est, de plus en plus, considérée comme un nouveau défi environnemental. Selon la FAO (Food and Agriculture Organisation) (2002), à l’échelle mondiale, l’agriculture participerait à 69 % des prélèvements d’eau douce, ce qui en ferait le plus grand consommateur avant le secteur industriel (21 %) et les collectivités urbaines (10 %). Toutefois, l’irrigation participe pour une grande part à la consommation en eau du secteur agricole au niveau mondial (FAO, 2004). Dès lors, qu’en est-il de la consommation en eau des systèmes agricoles wallons ? Face à ce nouveau défi, de nouvelles méthodologies ont été développées afin d’évaluer l’impact des activités agricoles sur les ressources en eau. Ces méthodologies, souvent appelées « empreinte eau », ont notamment été mises au point au sein d’évaluations environnementales mobilisant les principes de l’ACV (Analyse du Cycle de Vie). Certaines estimations, concernant les quantités d’eau nécessaires pour les productions agricoles, ont été largement relayées par les médias : 15 400 L/kg pour la production de viande bovine, 1 020 L/kg pour le lait ou encore 1 644 L/kg pour les céréales. Face à ce nouvel enjeu environnemental, il devient nécessaire d’objectiver ces données et de les rapporter au contexte wallon.

La première phase d’évaluation de l’empreinte eau des exploitations agricoles a permis (1) l’identification d’une méthode d’évaluation de l’empreinte eau, (2) l’estimation des consommations directes et indirectes d’eau dans les exploitations et (3) la mise en place de compteurs dans 12 exploitations pilotes. Afin de valider ces estimations, une seconde phase du projet, « Empreinte Eau 2 » est mise en place.

Objectifs

L’évaluation de l’empreinte eau, d’une part, par le traitement des données des deux premières années de suivis (pour les 12 exploitations équipées lors de la phase 1) et, d’autre part, par le traitement des données récoltées dans l’année pour les exploitations supplémentaires de la phase 2, sera ensuite comparée aux estimations calculées sur la base des données de comptabilités recensées par la DAEA pour ces mêmes exploitations. Suite à cela, une extrapolation des résultats de l’empreinte eau des exploitations au territoire wallon sera réalisée. Enfin, un protocole décrivant en détail la procédure permettant l’établissement de l’empreinte eau des exploitations agricoles sera rédigé.

Ce programme devra aboutir à déterminer l’empreinte eau associée aux activités agricoles sur le territoire wallon en exprimant le degré d’incertitude des estimations réalisées et à l’établissement d’un protocole permettant le calcul périodique de cette empreinte eau.

Description des tâches

Plusieurs tâches bien distinctes composent le projet « Empreinte Eau II ». Ces tâches se présentent de la manière suivante :

  • Mise en place de compteurs à eau dans de nouvelles exploitations

Il sera placé dans 10 nouvelles exploitations agricoles sélectionnées au sein du réseau de la DAEA, pour un minimum de 12 mois, des compteurs à eau. Idéalement, les exploitations équipées seront du type grandes cultures (3), bovins lait (3), porcines (2) et volailles (2). Parallèlement, le suivi des relevés des compteurs des 12 exploitations déjà équipées lors de la phase 1 sera réalisé.

  • Résultat de l’empreinte eau des 12 exploitations après la première année de suivi

Le traitement des résultats des relevés de suivi des compteurs à eau et des enquêtes en ferme seront compilés. La comparaison entre les enregistrements réalisés in situ et les estimations des consommations en eau attendues de ces exploitations sera réalisée.

  • Extrapolation des résultats pour le territoire wallon

Sur base des résultats obtenus à la tache 2, une extrapolation des résultats obtenus à l’ensemble du territoire wallon sera réalisée.

  • Analyse fonctionnelle

Le but est de pouvoir recalculer l’empreinte eau. Un protocole décrivant étape par étape toute la procédure de calculs et de traitements des données mobilisées sera établi afin de suivre l’évolution de l’empreinte eau des systèmes agricoles wallons.

  • Estimation de l’empreinte eau des 22 exploitations agricoles suivies

Au terme de cette seconde phase, le traitement des résultats d’enregistrement in situ des 22 exploitations suivies au cours de l’année écoulée sera réalisé. Des enquêtes en ferme permettront de récolter des informations sur le fonctionnement de l’exploitation nécessaires au calcul de l’empreinte eau. Ces résultats seront à nouveau comparés aux estimations obtenues à la tâche 2 et permettront d’affiner les estimations et l’extrapolation réalisée à la tâche3.

Résultats attendus

  • Mise en place de compteurs à eau supplémentaires dans des exploitations spécialisées
  • Obtention d’une nouvelle année de relevés et rapports de suivi pour les 12 exploitations agricoles déjà équipées lors de la phase 1 et des exploitations nouvellement équipées.
  • Comparaison de l’empreinte eau mesurée au sein des exploitations suivies et celle estimée à partir des données de comptabilité.
  • Extrapolation de l’empreinte eau liée aux activités agricoles à l’échelle de la Wallonie.
  • Document détaillé reprenant l’ensemble de la procédure permettant l’estimation de l’empreinte eau des exploitations wallonnes sur base des données de comptabilité.
  • Rédaction d’une fiche pour le REEW

 Cette recherche devrait jeter les premières bases d’une estimation de l’empreinte eau à plus large échelle. Il semble pertinent de mettre en œuvre la méthodologie « empreinte eau » auprès d’une vingtaine d’exploitations, permettant ainsi l’extrapolation de l’estimation de l’empreinte eau à l’échelle de la Wallonie, sur base des typologies existantes pour nos systèmes agraires, afin de fournir un indicateur valorisable pour dresser l’état de l’environnement wallon. L’exploitation des ces résultats devrait conduire à la mise en évidence de pratiques permettant d’expliquer les différences de consommation en eau observées ainsi qu’à évaluer la précision des valeurs calculées. De cette manière, l’indicateur global obtenu devrait pouvoir être recalculé dans le futur en prenant en compte (1) l’évolution des pratiques mobilisées par les agriculteurs ; évolution pouvant être identifiée suite aux suivis comptables de la DAEA ; et (2) quelques points de calages matérialisés par des exploitations pilotes au sein desquelles l’enregistrement des consommations serait poursuivi.

Partenaires

Direction de l'Analyse Economique Agricole (DAEA), SPW

Financement

  • SPW - DGARNE

Equipe