Bien-être de la génisse laitière au premier vêlage

Contexte

A l’heure actuelle, peu d’études ont été menées sur le bien-être des bovins laitiers. Un projet de recommandation concernant la protection des bovins dans les élevages a cependant été déposé au conseil de l’Europe. Le CRA-W souhaite s’investir dans ce type de recherche en commençant par l’étude d’un moment particulièrement stressant pour le bovin laitier ; le premier vêlage. Aux stress liés à la mise bas s’ajoutent en effet ceux relatifs à l’intégration des animaux dans le troupeau des vaches en production, aux premières traites, au changement d’alimentation et à un environnement parfois très différent (DAC, type de stabulation,…).

Objectifs

Les objectifs de l’étude sont d’évaluer le stress des génisses au premier vêlage en ayant recours à des analyses comportementales et des mesures physiologiques, ainsi que d’évaluer l’intérêt d’habituer les génisses au troupeau des laitières durant 10 jours, afin de les familiariser à ce nouvel environnement. Cette adaptation se fait un mois avant la date présumée du vêlage.

Résultats attendus

Résultats obtenus

Les résultats concernent 2 groupes de 2 génisses, et devront être confirmés à l’avenir. Ils suggèrent que les animaux habitués au troupeau des laitières avant le vêlage se couchent plus entre 8h00 et 16h00 (29 vs 19% du temps, P = 0.002) et profitent davantage de l’aire paillée (53 vs 34% du temps, P < 0.001) que les animaux élevés de façon conventionnelle. Cette différence de comportement ne peut cependant être entièrement imputée à l’adaptation des animaux avant le vêlage, étant donné que leur poids corporel était supérieur de 20% comparativement aux animaux élevés traditionnellement. Néanmoins, la différence de comportement se reflète dans les dosages de cortisol salivaire au cours des 7 jours après le vêlage. A ce moment en effet, les animaux ayant été habitués au troupeau ont un taux de cortisol salivaire inférieur aux autres (73.61 vs 93.04 ng %, P = 0.011). Les résultats montrent aussi que l’adaptation des animaux avant le vêlage n’a pas permis d’avoir une meilleure fréquentation du DAC en début de lactation. Les résultats doivent être confirmés sur un plus grand nombre d’animaux. Les dosages du β hydroxybutyrate dans le sang et de la glycémie apporteront également de l’information sur la relation entre la mobilisation des réserves corporelles en début de lactation et le stress post-vêlage. Les données de productions laitières et l’évolution du poids corporel des animaux doivent encore être étudiées.

Contribution

Coordinateur du projet

Partenaires

Université de Liège, Faculté de Médecine Vétérinaire, Département des Sciences Fonctionnelles, Boulevard de Colonster, 20 B41, 4000 Liège (Mr José Sulon)