Du
01 Février 2011
au
31 Décembre 2018

Cecidomyie

Etude de l'applicabilité du modèle de développement des populaitons établis pour la cecidomyie orange du blé pour d'autres cecidomyies nuisibles à l'agriculture.

Contexte

La cécidomyie orange du blé, Sitodiplosis mosellana (Géhin), est un ravageur des céréales. Les larves se nourrissent aux dépends des grains et peuvent occasionner de grandes pertes de rendement et de qualité des récoltes.L’importance des dégâts dépend de l’intensité des vols et de leur coïncidence avec les stades sensibles des céréales.

Les travaux menés au CRA-W depuis 2005 sur la cécidomyie du blé, Sitodiplosis mosellana (GEHIN) ont abouti à la conception affinée d’un modèle prévisionnel de la période d’émergence des adultes, élément capital en termes de définition du risque agronomique. Ce modèle prévisionnel ne vaudrait pas seulement pour la cécidomyie orange, mais aussi pour son parasitoïde principal : Macroglenes penetrans, dont il se confirme que le rôle est déterminant dans la dynamique des populations.

Ces connaissances récentes et les nouvelles techniques développées sur S. mosellana, pourraient constituer à la fois un modèle et une amorce utiles pour progresser dans la compréhension de la biologie et de l’impact agronomique d’autres cécidomyies nuisibles en grandes cultures. Parmi celles-ci, Haplodiplosis marginata, la cécidomyie équestre, a été détectée en 2010 dans diverses régions céréalières du pays, les niveaux de population pouvant localement être très élevés et s’accompagner de dégâts considérables. Ce ravageur dont plus aucun signalement n’avait été fait en Belgique depuis le début des années 70, a évidemment été étudié en toute priorité. Deux autres cécidomyies des céréales ont également été observées mais en effectifs plus faibles : Contarinia tritici, la cécidomyie jaune du blé, et Mayetiola destructor, la mouche de Hesse. En colza, certaines années, la cécidomyie des siliques, Dasineura brassicae, peut causer des dégâts sérieux. Cet insecte profite des lésions opérées par un charançon, Ceutorhynchus assimilis, pour pondre dans les siliques et entraîner des dégâts par éclatement prématuré du fruit. Le tandem Dasineura brassicae - Ceutorhynchus assimilis pose un problème délicat parce que, lorsqu’ils sont nombreux, ces ravageurs justifient des traitements insecticides à une époque où la floraison du colza, échelonnée sur plusieurs semaines, n’est pas terminée. Ceci remet en avant les risques posés par ces traitements pour les insectes butineurs.

Objectifs

L’objectif principal du projet est d’utiliser le modèle « S. mosellana - M. penetrans » pour l’étude d’autres cécidomyies nuisibles en grandes cultures, et de leurs parasitoïdes.

Dans cette optique, le projet de recherche comporte 6 objectifs qui sont :

  • Comparaison de la phénologie de S. mosellana avec d’autres cécidomyies nuisibles.
  • Etude de la nuisibilité de S. mosellana et d’autres cécidomyies nuisibles comme H. marginata.
  • Identification des parasitoïdes des différentes cécidomyies étudiées et mesure du taux de parasitisme.
  • Etude de la phénologie des parasitoïdes des cécidomyies étudiées.
  • Etude de l’activité, de la localisation et des déplacements des cécidomyies étudiées et de leur parasitoïdes.
  • Détermination de la toxicité des insecticides utilisés en blé sur M. penetrans.

Résultats attendus

  • Connaissance de la phénologie comparée des cécidomyies.Les informations obtenues sur une espèce pourraient à terme renseigner sur d’autres, les événements concernant chaque espèce pouvant s’aligner sur une même ligne du temps.
  • Identification des parasitoïdes des différentes cécidomyies étudiées.
  • Détermination des dispositifs de piégeage optimaux permettant de mesurer les populations des diverses cécidomyies étudiées et de leur parasitoïdes dans l’optique d’une utilisation ultérieure par des observateurs impliqués dans les services d’encadrement.
  • Connaissance,dans des conditions précises, de l’impact de S. mosellana et H. marginata sur le rendement et éventuellement la qualité du blé.
  • Connaissance de la localisation et des modalités de déplacement des insectes étudiés.
  • Connaissance de la phénologie comparée des parasitoïdes et de leur hôte. Cette connaissance pourrait par exemple identifier des conditions de coïncidence ou de non-coïncidence entre le stade vulnérable de l’hôte et les vols des parasitoïdes, ou encore des périodes au cours desquelles un traitement insecticide pourrait toucher la cécidomyie nuisible sans nuire à ses parasitoïdes.
  • Connaissance de l’impact des produits pulvérisés en blé sur les parasitoïdes.

Résultats obtenus

La lutte intégrée implique de pouvoir mesurer correctement les niveaux de populations des ravageurs et de leurs ennemis naturels. Actuellement, un piège à phéromones sexuelles spécifiques de la cécidomyie orange du blé, est commercialisé. Ce piège ne donne d’information que sur la présence des mâles et ne suffit pas à mesurer le risque. Pour les autres espèces de cécidomyies, les phéromones ne sont pas encore connues et aucun piège spécifique n’est disponible. Une expérimentation conduite en 2011 visant à éprouver divers dispositifs de piégeage susceptibles de mesurer les populations des diverses cécidomyies du blé, de même que de leurs parasitoïdes a permis de déterminer les dispositifs de piégeages optimaux.Les pièges collants, jaunes ou blancs se sont avérés mauvais sur cécidomyies mais excellents sur parasitoïdes surtout, M. penetrans. Afin d’avoir une meilleure efficacité, les pièges à phéromones ou à noyade de type cuvette jaune sont à disposer bas (0,20 m) dans la végétation.

Des parasitoïdes de S. mosellana, H. marginata et D. brassicae ont pu être identifiés grâce à la collaboration de Peter Neerup Buhl, un entomologiste danois spécialiste de la famille des Platygastridae et des Ceraphronidae.

Depuis 2010, des tournées sont réalisées chaque année afin d’évaluer l’infestation d’H. marginata en Wallonie et dans les Polders. Elle consiste en l’échantillonnage, par prélèvements de 100 tiges, de parcelles de froment dans sept régions : Tournai, Hainaut, Gembloux, Liège, le Condroz, les Polders côtiers et les Polders de l’estuaire de l’Escaut. Elles ont permis de montrer que la cécidomyie équestre est plus ou moins présente partout en Belgique.

 

Contribution

Le CRA-W est en charge du projet de recherche.

Partenaires

  • Gembloux Agro-Bio Tech, Unité de Phytotechnie des Régions Tempérées (Gembloux, Belgique) : Florence Censier
  • Inagro vzw (Rumbeke-Beitem, Belgique) : Daniël Wittouck

Financement

  • SPW - DGARNE