25 Novembre 2022

Concilier retour de l'élevage dans les systèmes de grande culture et qualité de la ressource en eau

Durant la période 2019-2021, le projet SERVEAU, partenariat entre la SPGE, l’UCLouvain, le Collège des Producteurs et le CRA-W, a eu pour enjeu de quantifier l’impact du pâturage des intercultures par les ovins sur la qualité de la ressource en eau

Pour répondre à cet objectif, les essais ont porté sur 11 sites. Sur chaque site, trois traitements, répétés chacun trois fois, ont été comparés. Ils consistaient en trois modalités de pâturage des couverts d’interculture (non pâturé, pâturage partiel, pâturage total). Les suivis réalisés résidaient en la caractérisation des risques de lessivage de l’azote et de l’impact du pâturage sur la destruction du couvert, sur la pression des adventices et des parasites ainsi que sur le développement de la culture suivante.

Ces deux années d’essai ont permis de confirmer que le pâturage des intercultures par les ovins n’occasionne pas un risque significativement accru de détérioration de la qualité des ressources en eau. Le pâturage génère une légère augmentation de l’azote minéral présent dans les sols juste après le pâturage (+11 kg N/ha). Et bien que le pâturage accélère la transformation de l’azote contenu dans le couvert en azote minéral retrouvé dans le sol, le risque de lessivage de cet azote vers les eaux souterraines n’a pas été plus important pour les parcelles pâturées que pour les parcelles non pâturées dans les conditions des hivers 2019-2020 et 2020-2021. Néanmoins, un suivi plus approfondi dans des conditions climatiques différentes de ces deux hivers serait nécessaire afin d’étayer cette analyse.

Dès lors, le risque de lessivage est d’autant plus lié aux pratiques agricoles mises en place (sol nu durant une longue période, fertilisation avant l’implantation de l’interculture) qu’à la pratique du pâturage en elle-même. 

Les rendements des cultures étudiées (betteraves sucrières, chicorées, pois, haricots, maïs, pommes de terre) n’ont pas été affectés par le pâturage.

De plus, il s’avère que les couverts d’interculture peuvent fournir, selon les conditions bioclimatiques, une quantité de biomasse valorisable par les ovins et présentant une qualité nutritionnelle intéressante. 

Le retour des ovins dans les systèmes culturaux offre dès lors l’opportunité de développer une filière d’élevage en pleine expansion tout en offrant le gain d’une destruction mécanique du couvert hivernal pour le cultivateur, sans engendrer un risque accru pour la ressource en eau et sans compromettre les performances de la culture suivante.

 

Financement : Projet subsidié par la SPGE (appel à projets 2018-2019 pour la protection de la ressource en eau)

Equipe