Incidence d’un complément alimentaire à base de graines de lin ou de tourteau de colza fermier sur la composition des matières grasses du lait de petits ruminants maintenus à l’intérieur ou laissées au pâturage
Incidence d’un complément alimentaire à base de graines de lin ou de tourteau de colza fermier sur la composition des matières grasses du lait de petits ruminants maintenus à l’intérieur ou laissées au pâturage
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Tableau 1 : Production laitière, taux de matières utiles et profil en acides gras du lait selon le type de complémentation (essais brebis) - Tableau 2 : Production laitière, taux butyreux (TB) et taux protéique (TP), urée, cellules et profil en acides gra
Incidence d’un complément alimentaire à base de graines de lin ou de tourteau de colza fermier sur la composition des matières grasses du lait de petits ruminants maintenus à l’intérieur ou laissées au pâturage
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Contexte
Depuis quelques années, la matière grasse du lait suscite un regain d’intérêt en raison de la présence d’acides gras particuliers, les acides linoléiques conjugués (CLA), qui auraient des effets favorables sur la santé humaine. En fonction de l’alimentation des animaux, le lait peut également contenir des quantités appréciables d’acide linoléique (C18:3 cis). Les recherches menées dans ce domaine sont principalement axées sur le lait de vache mais, à notre connaissance, peu d’informations sont disponibles en ce qui concerne le lait de brebis et de chèvre.Objectifs
Trois essais ont été réalisés sur brebis pour étudier l’effet de l’incorporation de graines de lin (entière, aplatie ou extrudée) dans l’alimentation des animaux sur la production laitière et la qualité diététique des matières grasses du lait produit en bergerie ou au pâturage. Un quatrième essai, mené sur chèvres maintenues à l’intérieur, s’est attaché à étudier l’effet de la graine de lin (entière ou extrudée) et du tourteau de colza fermier sur le profil en acides gras du lait.Résultats obtenus
Le premier essai, mené en bergerie (hiver), montre que l’ajout de 5% de graines de lin sous forme extrudée dans le concentré améliore sensiblement la qualité diététique des matières grasses du lait de brebis (tableau 1). En effet, l’ajout de graines de lin engendre une augmentation des teneurs de l’acide linolénique (+147%), des CLA – C18:2 CONJ- (+98%), de l’acide stéarique -C18:0- (+54%), des acides gras monoinsaturés -AGMI- (+32%) et des acides gras polyinsaturés -AGPI- (+86%) alors qu’il provoque une diminution de la teneur en acides gras saturés -AGS- (-11%) et du rapport n-6/n-3 (-39%). Quel que soit l’essai, la complémentation en graines de lin extrudées n’a pas d’effet significatif sur la quantité de lait produit ni sur les teneurs en matières utiles (tableaux 1), excepté sur le TP lors de l’essai 1. Lors du deuxième essai, la complémentation en lin n’a pas un impact clairement positif sur la qualité diététique des matières grasses du lait (tableau 1). Ainsi, seules une diminution des acides gras saturés totaux (AGS) et une augmentation des acides gras mono-insaturés (AGMI) montrent des différences significatives. Enfin, l’augmentation enregistrée avec le lot ‘lin’ pour la teneur en acides gras vaccénique (C18:1 11-trans) n’est pas clairement associée avec une augmentation en acide ruménique (C18:2 9-cis, 11-trans) (P=0,139). En ce qui concerne l’acide alpha-linolénique (C18:3 n-3), les teneurs dans le lait des brebis au pâturage restent relativement modestes (tableau 1), malgré les apports importants venant de l’herbe et du lin. Au contraire, les teneurs en acides linoléiques conjugués (CLA) du lait sont particulièrement importantes dans l’essai printanier, confirmant un effet bénéfique de l’herbe pâturée sur la production endogène de ces acides gras (Chilliard et al., 2001). La comparaison de cet essai printanier avec l’essai précédent mené avec une ration hivernale en bergerie met en évidence l’impact de la ration de base sur le profil des matières grasses du lait. Ainsi, la comparaison des profils en acides gras du lait des lots ‘témoin’ de l’essai printanier et de l’essai hivernal montre un effet positif général de l’herbe pâturée sur la qualité diététique des matières grasses. D’autre part, le régime à base d’herbe pâturée favorise davantage la synthèse de CLA alors que la teneur en C18:3 n-3 est plus élevée avec le régime hivernal à base de concentré, suggérant une hydrogénation des MG alimentaires plus poussée à l’herbe qu’en bergerie. Un temps de rétention plus long des particules alimentaires dans le rumen associé à une activité cellulolytique accrue pourraient expliquer un processus de biohydrogénation plus complet à l’herbe. Cette hypothèse est corroborée par l’augmentation sensible de la proportion d’acide vaccénique (intermédiaire de la biohydrogénation) au pâturage. Le troisième essai montre que l’aplatissage du lin ne modifie pas la composition des matières grasses (MG) du lait comparativement à la graine entière (tableau 1). Par contre, des différences significatives se marquent dans le profil en AG lorsque la graine est extrudée. En effet, des teneurs plus élevées sont relevées en acide ruménique, acide trans-vaccénique et acides gras polyinsaturés totaux. Malgré qu’une tendance d’un lait "plus diététique" se marque en faveur de l’extrusion, la composition en acides gras des MG du lait obtenu avec la graine de lin entière est déjà très satisfaisante dans l’absolu. La forme native de la graine de lin peut donc constituer un choix opportun pour le producteur ovin laitier désireux de s’engager dans une filière de type "omega-3". Comme déjà observé sur brebis, l’essai chèvre ne révèle aucune différence significative ni sur la quantité de lait produit, ni sur les teneurs en matières utiles entre les régimes (tableau 2). Le profil en AG présente une proportion significativement plus importante d’AGMI avec le régime « colza », qui peut s’expliquer par la plus grande richesse du tourteau de colza en AGMI (60% des AG totaux). La complémentation en graines de lin extrudées induit des teneurs plus élevées en AGPI et en C18:3 cis, et diminue le rapport n-6/n-3. La teneur en acide ruménique (C18:2 c-9, t-11) est significativement plus élevée avec les complémentations en colza et lin extrudé. Ces résultats semblent montrer que les régimes lin extrudé et colza induisent une hydrogénation plus importante de l’acide linolénique dans le rumen. Comme observé sur lait de brebis, l’apport de graines de lin permet un enrichissement significatif du lait en AG omega-3 favorisé par le traitement d’extrusion. Contribution
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