Les vergers hautes tiges pâturés était autrefois fort développés en Belgique, avant de tomber peu à peu en désuétude après la Seconde Guerre Mondiale, à la suite des profondes mutations de l’agriculture.
Depuis une vingtaine d’année, ce modèle séduit à nouveau : la préservation du patrimoine fruitier, la diversification des productions agricoles, le bien-être animal, la possibilité de produire des fruits sans traitement phytosanitaire et la protection de la biodiversité et du paysage sont autant de raisons qui incitent à replanter des vergers hautes tiges. Aujourd’hui, cette filière est donc en pleine renaissance : on compte de nombreux nouveaux acteurs (pépiniéristes, planteurs, cidreries) et plus de 500 ha de vergers replantés en Wallonie, dont la majorité est située dans le Condroz.
Toutefois, si les connaissances agronomiques liées aux vergers basses tiges sont vastes et bien documentées, il existe très peu d’études récentes concernant les vergers hautes tiges. Ce projet a donc pour but d’éclaircir les questionnements liés à la production du verger haute tiges : gestion des arbres et des amendements, monitoring et gestion des ravageurs, production de fruits et production herbagère.
Ce projet est avant tout participatif : 7 producteurs fruitiers font partie du projet. Les axes de recherche proviennent directement de questionnements liés à leur pratiques agricoles dans la gestion de leurs vergers mis en lumière lors de la phase préparatoire. Les différentes expérimentations ont lieu dans les vergers des producteurs partenaires.
Thématiques du projet
1) Expérimentation sur la gestion des amendements
Le but de cette expérimentation est de déterminer l’influence des différentes méthodes de gestion de l’amendement sur le pré verger dans sa globalité.
Concrètement, nous évaluons l’impact de différents amendements organiques (fumier en automne, lisier au printemps, fumier au printemps, granulés organique au printemps) sur les réactions du système dans son ensemble via différentes mesures et analyses (analyses de sol, relevé floristique, analyse de feuillage et de bois, relevé de floraison et de fructification, etc.).
2) Monitoring des ravageurs potentiels
Par le placement de différents pièges et l’évaluation des dégâts dans les vergers, nous chercherons à évaluer la menace potentielle causée par différents ravageurs typiques des vergers : le carpocapse des pommes et des poires, l’hoplocampe du pommier, l’anthonome du pommier et le puceron cendré.
Par la suite, des essais de luttes intégrées (alternatives aux produits phytosanitaires) seront mis en place.
3) Recensement des vergers hautes tiges de Wallonie
En 1943, les vergers hautes tiges occupaient plus de 70 000 ha en Belgique, contre seulement 1 700 ha lors du dernier recensement officiel en 1989. Aujourd’hui, entre les nouvelles plantations et le déclin progressif des vieux vergers, il est très difficile d’estimer la superficie occupée par cette culture en Wallonie.
Le dernier axe de recherche du projet Pré Verger vise à mettre au point une méthode innovante de recensement et de localisation des vergers hautes tiges. De telles informations pourraient grandement aider au développement de la filière, notamment pour l’implantation d’acteurs de la transformation (pressoir, cidrerie, siroperie, etc.).
Financement
Ce projet est financé pour une période de 3 ans (2025 – 2028) dans le cadre d’un Partenariat Européen pour l’Innovation en Agriculture (PEI-agri). Le financement est assuré à hauteur de 44% par la Région Wallonne, 26% par l’Union Européenne et 30% par le CRA-W.
Partenaires du projet