16 Décembre 2013

Le mildiou de la pomme de terre passe à table…

Si les premières étapes d’une infection sont déterminées par la qualité de la réponse immunitaire, le succès de la colonisation tissulaire est conditionné par l’accès aux ressources nutritionnelles de l’hôte.

La compréhension des modalités d’activation du système immunitaire des plantes a largement contribué à l’amélioration de la résistance aux pathogènes des espèces cultivées.  Les différents modèles élaborés reposent sur la perception du « non soi », par la plante. Cette perception induit un ensemble de réponses de défense (épaississement de la paroi, production de composés toxiques, mort cellulaire,   ) qui, généralement, suffisent à stopper l’infection.
Toutefois, l’intérêt agronomique, dont notamment la durabilité de cette forme de résistance, peut être singulièrement atténué par, l’apparition de nouveaux génotypes du pathogène capables de contourner, atténuer voire supprimer la réponse immunitaire.

Cependant, les concepts de résistance /sensibilité vis-à-vis de pathogènes ne peuvent être réduits au développement de la réponse immunitaire.  Des données récentes montrent qu’une fois les pièges de la réponse immunitaire surmontés, le pathogène n’’accède pas forcément à un Eldorado nutritionnel mais bien à un milieu potentiellement hostile auquel il doit s’adapter et dont il tente de prendre le contrôle.


La stratégie protéomique que nous avons adoptée pour caractériser les interactions pomme de terre/mildiou a permis de mettre en évidence une facette particulière des interactions entre les métabolismes de l’hôte et du pathogène.  Lors de la relation compatible, le chloroplaste est induit, par le pathogène, à utiliser l’énergie lumineuse pour dégrader les réserves présentes dans les cellules et contribuer à sa croissance (Bertrand Colignon, thèse de doctorat). Ces résultats ouvrent des perspectives prometteuses de contrôle du développement du mildiou.

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