29 Février 2024

Jessica Denayer, technicienne de terrain

« Le tournesol a mis du soleil dans mon boulot ! »

Jessica, Bachelière en Horticulture, a commencé sa carrière au CRA-W dans le laboratoire d’entomologie.

Durant dix ans, elle a assuré l’élevage en laboratoire de milliers d’insectes dans le but d’étudier les relations ravageurs-prédateurs et l’impact des pesticides sur ceux-ci. Elle était également déjà dans les champs pour relever les pièges à insectes et réaliser les comptages de différents ravageurs afin de délivrer les avertissements pour les traitements des cultures aux agriculteurs.

C’est grâce à son travail d’étude sur la Cécydomie orange du blé qu’elle a compris l’importance des recherches sur les variétés en grande culture. Le rôle d’un centre de recherche dans la création et l’évaluation de nouvelles variétés, ainsi que le bénéfice pour les agriculteurs, est apparu comme une évidence.

Elle a alors profité du projet de recherche SUNWALL (création d’une filière wallonne pour la culture du Tournesol) pour faire encore plus de terrain et rejoindre, depuis bientôt 3 ans, l’équipe d’évaluation des variétés en grande culture : le pôle variété.

 

Jessica, pouvez-vous nous décrire une journée type de travail ?

C’est tout l’intérêt de ce travail, il est fortement conditionnés par les saisons et la météo. Il n’y a pas de journée type. Nous pouvons prévoir un programme, cela sera toujours la météo qui décidera. Cela peut-être stressant mais également gratifiant car nous arrivons toujours à nous adapter.

 

La mise en place et le suivi d’essais de recherche au champ suit le rythme des saisons.

 

A la période des semis, je suis en général sur le semoir. Les champs d’essais sont composés de micro-parcelles. Je dois verser les bons lots de semences et déclencher le semoir au bon moment.

Ensuite, il y a la délimitation à l’aide de cordes et piquets de chaque micro-parcelle. Pour l’entretien des cultures, je manie la rasette et cela, par tous les temps.

Durant la croissance des plantes, tout doit être noté, comptabilisé. Les observations se portent entre-autre sur les maladies, les dégâts au froid, les vigueurs, les hauteurs, … Les variétés sont examinées sous toutes les coutures afin d’établir un « top 9 » (une cotation de 1 à 9).

Lors de la récolte, mon rôle est le plus souvent d’échantillonner soit dans la machine, soit au sol. En hiver, il faut ranger le matériel et préparer les fichiers (cotations, observations, étiquettes, …) pour la saison suivante.

Mon travail est aussi un travail de manutention assez physique mais qui nécessite également concentration et précision.

 

Encourageriez-vous d’autres femmes à faire ce type de travail ?

Il y a bien sûr des difficultés physiques surtout pour des petits gabarits comme le mien. C’est un travail d’une certaine rudesse. Il faut aimer passer la journée à l’extérieur, sous la pluie ou en plein soleil, manger sa tartine assisse par terre et découvrir les astuces pour débusquer « un petit endroit » pour s’isoler. Heureusement, les collègues sont sympas et compréhensifs.

Le port des équipements de protection peut également être pénible lors des journées fortement ensoleillées.

J’ai réalisé que j’avais besoin de ces journées à l’extérieur et de cette dépense physique.

C’est un travail de passion dans une équipe de passionné·es. Ma fierté est de travailler au bénéfice des agriculteurs et d’apporter ma petite contribution à une agriculture durable.

 

Avez-vous des astuces pour vous aider à surmonter ces difficultés ?

J’ai suivi une formation de professeur de Yoga. Cela me sert au quotidien. Le travail de contraction/relâchement des muscles, la bonne posture, la respiration me procurent une bonne endurance à l’effort.

Je suis une baroudeuse dans l’âme. Une enfance en Afrique, camper au bord du fleuve, … mon travail à l’extérieur me rappelle ces années-là.

Et puis, l’humour…

Si vous me demandez un signe distinctif ? C’est moi qui me balade en Crocs dans les couloirs, trop contente de quitter mes chaussures de terrain.

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Et l’avenir ?

J’espère rester dans cette équipe, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Rien n’est figé, j’aime apprendre et m’adapter mais je souhaite rester au CRA-W pour le côté recherche scientifique.

Pour le CRA-W, j’espère une meilleure stabilisation du personnel et une reconnaissance du travail accompli et des connaissances acquises. C’est précieux et c’est une injustice de voir partir certain·e collègue.

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