29 Février 2024

Sophie Richet, Laborantine in vitro

« Tant que c’est vert, il y a de l’espoir »

Sophie est comme elle le dit, « un pur produit » du CRA-W et plus précisément, un pur produit du laboratoire in vitro (*).

C’est en 1990 qu’elle réalise son stage de fin d’étude pour un graduat en biochimie dans le laboratoire in vitro du CRA-W sous la direction de Monsieur P. Druart, Docteur en Agronomie.

Ce laboratoire, elle ne l’a donc pas quitté depuis 33 ans. 33 ans au CRA-W à manipuler des petites plantes afin de les assainir, de s’assurer qu’elles sont exemptes de virus, de les hybrider, de les multiplier, tout cela avec grande précision et patience.

De la hotte à flux laminaire, à la serre pour l’acclimatation, en passant par la chambre de culture à l’éclairage parfaitement paramétré, Sophie, armée de sa pince et de son scalpel, repique et chouchoute prunus, fraisier, pommes de terre, et actuellement, des frênes

 

Une journée type d’un·e laborantin·e in vitro

Après un petit café avec les collègues afin d’organiser la journée de travail, la première tâche, essentielle pour la bonne croissance des plantes dans des conditions stériles est la préparation des milieux de culture adaptés à la plante étudiée.

La maitrise de la technique de A à Z de la petite équipe permet une grande autonomie et liberté dans l’organisation du travail.

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La transmission des compétences vers les jeunes

L’encadrement des étudiant·es et des stagiaires dans « son » laboratoire est la grande fierté de Sophie. A l’instar de son mentor, le Dr P. Druart, qui malgré tous ses diplômes et ses responsabilités, n’omettait pas de terminer sa journée par un passage au labo, Sophie aime transmettre ses connaissances mais aussi son plaisir au travail.

« Je dois mon autonomie à Monsieur Druart qui m’a appris à comprendre. Il exigeait, outre la maitrise de la technique, que je comprenne le processus théorique. De plus, il continuait à apprécier le travail à la paillasse. »

 

Un espoir pour l’avenir

Dans les années 90, quand Sophie est arrivée au labo, les techniques in vitro étaient en plein essor. Aujourd’hui d’autres techniques sont plus régulièrement pratiquées pour l’étude des végétaux. Heureusement, le CRA-W a stratégiquement choisi de maintenir l’outil et de préserver les compétences acquises.

Pour Sophie, les techniques in vitro n’ont pas dit leur dernier mot, elles peuvent encore être utiles pour l’amélioration et l’assainissement des plantes face aux enjeux climatiques. Encore aujourd’hui, elles sont indispensables pour certaines cultures afin de préserver la conformité des variétés et éviter les hybridations sauvages (ex. la multiplication de microtubercules de pomme de terre).

Un dernier conseil ?

Sa devise est « Tant que c’est vert, il y a de l’espoir ». Au laboratoire, elle n’abandonne pas si facilement, il faudra refaire le même geste, être encore plus méticuleux et patient, mais il y aura toujours moyen de sauver un méristème et de redresser une plantule.

Cette devise semble s’appliquer dans le quotidien de Sophie ? Cela se reflète dans son sourire, bien connu au CRA-W.

 

 

(*) La culture in vitro ou CIV est une technique visant à régénérer une plante entière à partir de cellules ou de tissus végétaux, en milieu nutritif gélifié, afin de sauvegarder le patrimoine génétique des plants, exempts de virus et autres infections ou de produire rapidement une grande quantité de plantules, dans un but de recherche ou de production.

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