24 Janvier 2024

PRIOR'eau, comment et où préserver la ressource en eau

Le projet PRIOR’eau soutient l’asbl PROTECT’eau en identifiant les zones les plus vulnérables à la contamination par les pesticides.

En collaboration avec le Service Public de Wallonie (SPW) et la Société Publique de Gestion de l’Eau (SPGE), PRIOR’eau aide l’asbl PROTECT’eau à mieux cibler ses actions en faveur de la ressource en eau auprès des agriculteurs wallons et des autres utilisateurs de produits phytopharmaceutiques (PPP). PROTECT'eau offre un service complet de conseil pour préserver la qualité de l'eau face aux risques liés à l'utilisation de l'azote et des produits phytopharmaceutiques. Pour plus d’informations, consultez leur site : https://www.protecteau.be/fr.

L’objectif du projet est de valoriser, sur le long terme, les données de détection et de contamination en PPP pour les eaux souterraines et de surface wallonnes afin de prioriser les actions de terrain et de prévention des conseillers. Pour cela, il exploite les bases de données disponibles qui sont Calypso et Aquaphyc générées par le SPW. En Wallonie, le réseau de surveillance chimique et quantitatif des eaux souterraines, mis en place dans le cadre de la Directive-Cadre sur l’Eau (DCE), comprend 550 ouvrages répartis sur l’ensemble du territoire. Ce réseau permet la mise en œuvre d’un programme de surveillance exhaustif, ciblant l’ensemble des polluants jugés pertinents, dont les PPP. L’objectif principal de ce programme est d’évaluer l’état chimique des masses d’eau souterraines (ESO), d’en suivre l’évolution temporelle et de détecter l’émergence de nouveaux polluants. Dans le cadre du projet, près de 500 autres ouvrages viennent s’ajouter pour compléter l’analyse des pollutions liées aux produits phytopharmaceutiques.

À l’aide d’outils d’analyse et de traitement des données, le projet identifie les zones où les concentrations observées se situent entre 30 % et 75% de la norme de 100 ng/L par substance active, telle que définie dans le Code de leau. Dès lors, PROTECT’eau peut agir préventivement avant tout dépassement. Le Code de l’Eau est un ensemble de textes législatifs visant à protéger les ressources en eau.

Les zones à risque sont ensuite examinées en détail afin d’identifier les facteurs de vulnérabilité, tels que les sols pauvres en carbone, les zones karstiques ou les nappes affleurantes. Parallèlement, les cultures les plus impactantes concernant le transfert des PPP sont ciblées afin d’apporter des propositions de transition en termes d’itinéraires techniques. Ce qui permet la diminution du recours aux pesticides dans des zones extrêmement sensibles. Les contaminations des masses d’eau se caractérisent majoritairement par la présence de substances herbicides telles que la bentazone, le métazachlore, le flufénacet et le MCPA. Seules les substances actives encore autorisées sont prises en compte, l’objectif étant d’accompagner les agriculteurs dans leur démarche de réduction d’utilisation des produits phytopharmaceutiques.

La définition de zones prioritaires est réalisée sur la base d’une sélection de critères et d’une analyse au cas par cas. Pour les substances actives retenues, les ouvrages présentant au moins une concentration en moyenne annuelle supérieure à 30 % de la norme ou du seuil au cours des six dernières années sont sélectionnés pour une analyse approfondie. Une analyse des graphiques associés à ces ouvrages est ensuite réalisée (pour exemple la figure 1), et la pertinence de mener une action de terrain est discutée.

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Figure 1 : Evolution des concentrations des substances actives retenues (de la liste PRIOR’eau) sur une période de 4 années. Il n’y a pas de données pour les années 2019 et 2020.

Nous considérons le type d’usage de l’eau, l’appartenance à un réseau de surveillance et, surtout, le niveau de pollution observé. Y a-t-il une tendance à la hausse ou à la baisse ? Le niveau moyen de détection est-il élevé ou faible ? Y a-t-il beaucoup de molécules interdites ? Observe-t-on une présence importante de sols vulnérables ? Telles sont quelques-unes des questions que nous nous posons lors de l’analyse.

Une fois les ouvrages prioritaires définis, une analyse de chacun d’eux est entamée. L’assolement, la présence de sols vulnérables au sein des parcelles, la pente, la présence de sites karstiques ponctuels, ect., constituent autant de paramètres examinés en profondeur. L’objectif est de fournir aux conseillers PROTECT’eau, sous forme de fiches opérationnelles et d’outils géomatiques, des informations exploitables pour renforcer leur argumentaire et mettre en place des solutions ciblées sur le territoire wallon.

Financement : Projet subsidié par le SPW et la SPGE au sein de la convention-cadre PROTECT’eau

Equipe