04 Mars 2024

Risque phytosanitaire associé au commerce international de graines de conifères

Ce risque a été évalué par le projet ALERTSEED grâce au développement d’une méthode d’analyse moléculaire permettant la détection de tous les champignons présents dans un lot de graines, mais aussi via des enquêtes auprès des acteurs de la filière

Une méthode d’analyse basée sur le séquençage à haut débit a été validée et appliquée à quarante lots de graines d’origine belge ou étrangère et appartenant à une trentaine d’espèces de conifères. Les analyses réalisées ont conduit à l’identification de près de 500 espèces fongiques parmi lesquelles des espèces pathogènes jamais signalées en Belgique, voire en Europe. En raison de son coût très élevé, cette méthode ne peut encore être utilisée pour l’analyse en routine. Par ailleurs, bien que la méthode permette de détecter divers champignons pathogènes au sein de lots de graines, le risque de passage du pathogène de la graine à la plantule reste à évaluer par le biais du développement de symptômes.

Des enquêtes ont été menées auprès des autorités compétentes ainsi qu’auprès de pépiniéristes et forestiers, tant au nord qu’au sud du pays. Elles ont mis en évidence le fait que certains lots de graines, notamment de conifères d’ornement, proviennent d’autres continents (Amérique du Nord et Asie) et sont dès lors associés à un risque plus important d’introduction de maladies nouvelles au sein de notre territoire. Elles ont aussi montré que la règlementation assez complexe régissant le commerce de graines de conifères, qui apporte pourtant certaines garanties à l’acheteur (identité de l’espèce ligneuse, pureté génétique, provenance), était souvent méconnue des pépiniéristes. Ces enquêtes ont de plus fait ressortir un manque d’information quant à l’origine des graines dans les catalogues de certains fournisseurs, ce qui peut conduire à des achats de graines originaires de pays tiers sans que l’acheteur en ait conscience. Une autre pratique courante en Belgique est le recours à des contrats de culture par lesquels les clients, disséminés dans toute l'Europe, fournissent un lot de graines et reçoivent en retour des jeunes plants issus de ces graines. Cette pratique augmente la quantité de graines introduites en Belgique et le risque associé d’introduction de nouvelles maladies.

Financement :

Projet subsidié par le Service Public Fédéral Santé Publique, convention n° RF 31/6344, ALERTSEED

Légende : Graines de Chamaecyparis lawsoniana d’origine danoise

Equipe