29 Février 2024

Sophie Mathieux, technicienne de recherche pour les bovins laitiers

"Mon quotidien, le travail avec les animaux"

Sophie est issue du milieu agricole. Malgré que l’exploitation familiale fut reprise par son frère, Sophie désirait rester dans le milieu agricole. A l’issue de son Bac en Technique et Gestion agricole, elle est donc arrivée au CRA-W, en 2011, via le projet de recherche GRASSMILK. Cette étude sur la qualité du lait des vaches au pâturage lui a permis de comprendre les protocoles pour les essais scientifiques avec des animaux et de faire évoluer son travail de projet en projet, avec des responsabilités grandissantes.

Elle s’est rapidement distinguée par sa passion des animaux, sa fiabilité dans ses résultats d’essais et sa capacité à gérer les essais scientifiques de A à Z. Aujourd’hui, c’est Sophie qui va au laboratoire pour analyser les échantillons de lait, de matière fécale, d’herbe, … qu’elle a prélevé elle-même sur les animaux.

Elle a donc la maitrise des animaux, de la sélection de lots homogènes pour les essais, du prélèvement d’échantillon sur l’animal et des analyses scientifiques.

Les responsables de cette unité savent qu’ils peuvent lui faire confiance. C’est pour cette raison qu’elle est maintenant co-responsable de la gestion du troupeau laitier : planning du personnel, organisation de réunion pour expliquer les protocoles des essais en cours, gestion des pâturages tournants, achats de nourriture et de matériel, ...

 

Quelles sont les compétences nécessaires pour travailler avec les animaux ?

Pour travailler avec les animaux, il faut aimer cela. Il faut aimer le travail bien fait, être à l’extérieur, aimer être en salopette et en bottines de travail. Travailler avec le vivant, c’est H24. Par exemple, pour les vêlages, grâce aux capteurs sur la queue des vaches, je sais quand elles vont vêler. Mais cela peut durer des heures, j’ai donc une caméra à mon domicile, je peux surveiller la vache et alerter les ouvriers agricoles et la concierge sur place. Nous avons 50 vaches laitières, il s’agit donc d’une soixantaine de vêlages par an.

Dans le cadre des essais scientifiques, il faut obtenir le certificat FELASA pour le bien-être et la protection des animaux d’expérience. Rigueur et précision mais aussi flexibilité sont indispensables pour travailler avec le vivant. Je dois sélectionner des lots d’animaux homogènes mais si une vache doit être écartée pour maladie ou blessure, je dois pouvoir m’adapter.

 

Quels sont les aspects les plus gratifiants dans votre métier ?

Pour le projet COWFORME, j’ai travaillé en ferme, auprès de nos partenaires agriculteurs afin d’enquêter sur l’organisation du travail. J’ai beaucoup apprécié ce contact direct avec nos bénéficiaires. C’était très valorisant car ils étaient demandeurs de notre écoute et de nos conseils. J’espère pouvoir à nouveau participer à ce type de projet.

De manière plus générale, mon travail est très diversifié. Je n’ai pas de journée type, hormis le passage quotidien dans l’étable, chaque jour est un nouveau défi. Cet aspect de mon travail me plait particulièrement.

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Quels sont vos loisirs ? Que faites-vous pour vous déconnecter du travail ?

(Sourire) Les animaux sont une passion, donc pour me détendre, j’ai chez moi 3 bovins viandeux, 17 moutons et pour l’instant 15 agneaux. Je n’ai pas l’accès à la terre donc je loue des fonds de jardin.

Mes collègues savent que je suis une passionnée. Au boulot, une vache est née le jour de mon anniversaire, ils l’ont appelée « Sophie ».

 

Et l’avenir …

Je suis impatiente de pouvoir travailler dans le futur site expérimental des productions animales. Depuis mon engagement au CRA-W, j’en entends parler. Cela se concrétise chaque jour, ce sera un excellent outil pour la recherche et l’innovation dans le domaine animal. Le suivi du troupeau, notamment pour les recherches étudiant l’impact des rations alimentaires sur la santé de l’animal ou la production de GES, en sera grandement facilité.

 

 

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