Contexte
Les matériaux d’emballage en bois sont connus pour être une voie d'introduction de champignons pathogènes exotiques dans de nouveaux environnements. La graphiose de l’orme causée par Ophiostoma novo-ulmi ou le chancre coloré du platane provoqué par Ceratocystis platani sont de célèbres exemples de maladies liées à des espèces fongiques invasives ayant été introduites par cette voie. Ce risque d’introduction est particulièrement important dans le contexte actuel d’échanges économiques internationaux accrus. De plus, la présence de champignons au sein de bois d’emballage est difficile à détecter par des inspections visuelles et ces inspections ne permettent par ailleurs pas d’établir s’il s’agit de champignons encore vivants.
Afin d'éviter l’introduction d'espèces fongiques exotiques dans une nouvelle zone, tout bois d’emballage destiné au transport intercontinental doit être conforme aux exigences de la norme internationale NIMP15. Parmi les différents traitements approuvés dans cette norme pour l'inactivation d’organismes nuisibles figurent notamment les traitements thermiques qui peuvent être réalisés par chauffage conventionnel au four (température de minimum 56°C pendant au moins 30 minutes; sigle HT pour Heat Treatment) ou par chauffage diélectrique, c’est-à-dire à l’aide d’ondes électromagnétiques (température de minimum 60°C pendant au moins 1 minute; sigle DH pour Dielectric Heating).
Le projet CHECKWOOD vise différents objectifs.
- Il tentera d’évaluer la capacité de survie de différents champignons infectant le bois lorsque celui-ci est soumis aux conditions spécifiées dans la norme NIMP15 pour les traitements thermiques par chauffage conventionnel et par chauffage diélectrique. Pour ce faire, des souches de différentes espèces de champignons (champignons de décomposition du bois, agents de bleuissement, champignons vasculaires…) seront utilisées, dont certaines ayant montré une thermo-résistance notable lors d’essais préliminaires. Ces souches seront inoculées dans du bois d'essences fréquemment utilisées pour la fabrication de matériaux d’emballage (épicéa, pin et peuplier) qui sera ensuite soumis aux différents types de traitements thermiques. Le taux de survie associé à chaque traitement sera déterminé en tentant de réisoler le champignon inoculé sur milieu de culture.
- Des travaux seront également menés pour évaluer des techniques basées sur l'amplification génique de l'ARN (molécule qui se dégrade très rapidement après la mort d'un organisme) comme méthode de détection des champignons vivants dans les bois d’emballage. Les résultats obtenus pourraient s’avérer utiles pour l’analyse d’échantillons de bois d’emballage suspects prélevés lors d’inspections visuelles.
- Le dernier objectif sera de contribuer à une évaluation plus précise du risque d’introduction de champignons exotiques en collectant des informations sur les flux de bois d’emballage et en identifiant les situations à risque grâce à différentes bases de données (EUROPHYT, AFSCA).
Financement :
SPF Santé Publique, Sécurité de la chaîne alimentaire et Environnement
