25 Novembre 2022

Diversifier son système de culture pour accroître sa durabilité

La majorité des systèmes agricoles européens présentent des rotations courtes et des cultures monospécifiques. Cela peut conduire à des problèmes de bioagresseurs, d’érosion de la biodiversité, de perte de fertilité, …

Quelles sont les impacts des stratégies de diversification spatiales (cultures associées) et temporelles (cultures successives sur une saison) ? Permettent-elles aux systèmes agricoles et agro-alimentaires d’être plus efficients, profitables et économes en intrants et par conséquent, moins impactants sur l’environnement et la santé ? L’objectif du projet européen DiverIMPACTS (2017-2022) étaient de mesurer les performances de ces systèmes diversifiés.

Le projet comprenant 32 partenaires coordonnés par INRAE (France) a mobilisé, à l’échelle européenne, 25 dynamiques multi-acteurs dans le cadre d’une « recherche action participative » ainsi que 10 essais longue durée en station expérimentale.

Les résultats montrent la possibilité de concevoir, quel que soit le système initial, des séquences de culture plus diversifiées améliorant profitabilité et impacts environnementaux. Atteindre cet objectif implique d’inclure dans la rotation des cultures mineures à haute valeur ajoutée et/ou bénéficiant aux cultures majeures (restitution d’azote, régulation des bio-agresseurs) ainsi que des cultures associées et/ou multiples qui régularisent le rendement et valorisent mieux les ressources. Ces stratégies impliquent de la part des acteurs un management adaptatif prenant en compte les conditions biophysiques et socio-économiques locales. Des outils d’aide à la décision (OAD), dont des analyses multicritères, ont été mis à la disposition des acteurs. Ces outils permettent d’anticiper, aux échelles du champ, de la filière ou du territoire, les effets de la diversification, sont mis à la disposition des acteurs[1].

Sur base de 46 barrières et freins à la diversification identifiés, un catalogue de solutions est proposé. Leur mise en œuvre nécessite des changements à l’amont (disponibilité des semences, du machinisme) comme à l’aval (stockage, triage et transformation des nouveaux produits) mais également au niveau institutionnel : soutiens aux cultures mineures et gestion des risques, adaptation de la formation et de la R&D dans le secteur agro-alimentaire.

Les avancées du projet sont largement diffusées : 54 fiches et 29 vidéos décrivent des solutions pratiques et des exemples de co-construction de filières de valorisation de la diversité. Cinq notes aux politiques reprennent des recommandations pour rendre possible la transition vers des systèmes de culture diversifiés et la co-construction de savoirs et de connaissances actionnables. La conférence finale est disponible sur internet.[2]

 


[1] (https://www.diverimpacts.net/toolbox.html).

[2] (https://www.youtube.com/watch?v=cqCGz_9ZR5s&list=PLnxZIleQICZbSgXm-brn1oDj1lcEyk25q&index=2),