20 Avril 2015

L’avenir en lumière : les sondes fluorescentes

Phénomène physico-chimique bien connu, l’émission de fluorescence est utilisée depuis des décennies dans les domaines de la recherche. De nouvelles méthodes basées sur ce phénomène ont été développées au CRA-W. Une mise en perspective lumineuse !

En phytopathologie, le peroxyde d’hydrogène est connu comme l’un des premiers messagers du signal d’infection au niveau des cellules végétales infectées.  Celles-ci modifient leur métabolisme pour contrer l’infection et éviter la maladie.  Afin de mieux connaître l’évolution spatio-temporelle des premières étapes de l’infection et de développer des stratégies d’optimisation des moyens de lutte en ce domaine, une sonde fluorescente détectant le peroxyde d’hydrogène a été synthétisée en collaboration avec l’Université de Louvain.  Cette sonde originale a été testée,  validée  et appliquée en microscopie de fluorescence par les équipes du CRA-W.  Cette recherche ouvre de nouvelles voies pour la compréhension des mécanismes d’infections fongiques, parasitaires ou microbiennes au sein de nos cultures et écosystèmes agraires.

Sur cette lancée, d’autres travaux menés au CRA-W, ont également visé l’utilisation de la fluorescence pour relever un défi scientifique. Dans le cadre du contrôle qualité des aliments pour animaux, la détection des protéines animales se base sur l’observation microscopique de particules (os, cartilage, muscles, …) et sur l’analyse PCR permettant de détecter l’ADN d’espèces ou de groupes d’espèce tels que les ruminants. Ces deux méthodes, bien que complémentaires, ne permettent pas de tout résoudre notamment lorsqu’il est important de savoir de quel tissu/cellule provient l’ADN détecté. D’où l’idée de faire « parler les os » grâce à la technique FISH, ou hybridation in situ en fluorescence. Cette technique se base sur l’association (ou hybridation) d’une sonde ADN fluorescente à sa séquence ADN complémentaire (la cible). Ce couple sera ensuite observé en microscopie de fluorescence. Cette technique permet de détecter l’ADN dans un tissu ou des cellules et de le localiser précisément.  Sur cette base, une méthode prometteuse a été mise au point, dans le cadre de l’EURL-AP, pour la détection des protéines animales dans les aliments pour animaux.  La technique FISH peut aussi être appliquée à un grand nombre de microstructures d’origine animale, fongique ou végétale présentes dans les productions agricoles, l’alimentation animale et humaine. Elle constitue un nouvel outil analytique complémentaire pour le contrôle de qualité, l’authentification, et la détection de contaminants de différentes origines.

Le CRA-W s’offre ainsi une nouvelle expertise scientifique supportée par une évolution de ses équipements : l’acquisition de la technologie LED et d’une nouvelle plate-forme en microscopie inversée entièrement automatisée. La microscopie de fluorescence démontre de la sorte son potentiel pour une recherche innovante.  Il est certain qu’à l’avenir elle constituera un atout majeur pour le CRAW et les services liés à ses missions.   Un avenir que nous voulons… brillant !

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