09 Septembre 2024

L'élargissement européen et son impact sur le secteur agricole et agroalimentaire

Le Comité économique et social européen a émis un avis sur l’élargissement de l’Union européenne à des pays comme l’Ukraine et son impact sur le secteur agricole et agroalimentaire.

Plusieurs pays, notamment dans les Balkans, ont introduit une demande d’adhésion européenne depuis parfois vingt ans. Par ailleurs, la guerre en Ukraine a précipité la décision politique d’entamer des négociations avec ce pays. La Commission européenne a donc demandé au Comité économique et social européen (CESE), organe consultatif représentatif de la société civile, de rédiger et diffuser un « avis exploratoire » relatif aux principales questions que pose cet élargissement potentiel dans le secteur agricole et agroalimentaire.

Situation des pays candidats

L’Ukraine est de très loin le « poids lourd » parmi les pays candidats. Sa superficie agricole est égale à celles de l’Allemagne et de la Pologne réunies et elle était devenue un des principaux exportateurs mondiaux de céréales et d’oléagineux. Le blocage de ses exportations via la Mer Noire a entraîné de grosses perturbations sur les marchés de certains pays de l’Union européenne.

Les autres candidats sont de taille modeste et leur agriculture est peu développée et déficitaire.

Avis du CESE

Le 11 juillet 2024, le CESE, en séance plénière, a voté l’avis qui comporte les principaux points suivants :

  • Les pays candidats doivent être bien préparés. Ils doivent adopter et mettre en œuvre la législation et les valeurs européennes avant l’adhésion ;
  • L’attention des autorités doit être portée sur les exploitations familiales et les petites entreprises de l’UE et des pays candidats, qui pourraient subir des conséquences négatives de l’élargissement ;
  • Des données fiables, précises et détaillées sur l’agriculture et l’agroalimentaire des pays candidats doivent être rendues disponibles ;
  • La PAC doit être réformée avant l’élargissement et les pays candidats doivent se préparer à adopter ses valeurs et ses objectifs. Elle doit bénéficier d’un budget suffisant et mettre l’accent sur les apports sociaux et environnementaux de l’agriculture. Le plafonnement des aides doit être obligatoire ;
  • L’intégration des pays candidats doit être graduelle ;
  • outes les zones de l’UE doivent pouvoir bénéficier d’une sécurité alimentaire maximale et une économie de proximité doit être développée.

Philippe Burny, 

Expert auprès du Rapporteur du Groupe d’étude du Comité économique et social européen ayant préparé l’avis « Enlargement and the EU agri-food sector »

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