Le projet PATAT’UP, mené en partenariat avec la FIWAP, visait dans une première phase à étudier les leviers et techniques existants pour la réduction des intrants en culture de pommes de terre, puis à les combiner dans des itinéraires innovants permettant d’atteindre une réduction pouvant aller jusqu’à 75 %.
Trois axes de recherche étaient déployés pour atteindre cet objectif, parmi lesquels le levier variétal s’est révélé essentiel, notamment pour réduire les traitements fongiques et la fertilisation azotée grâce à l’adoption de variétés plus robustes. Au-delà de ce levier central, les deux premières années d’essais, en 2022 et 2023, ont permis d’identifier d’autres facteurs clés pour la réduction des intrants, en particulier le désherbage, la gestion des doryphores et le défanage.
En 2024, deux itinéraires techniques dits "bas intrants" ont été développés et testés : un itinéraire intermédiaire et un itinéraire extrême, chacun mis en place sur deux sites et comparé à un itinéraire conventionnel testant la variété Fontane. Ces itinéraires intègrent plusieurs leviers combinés, notamment la réduction des traitements fongiques et de la fertilisation azotée par l’usage de variétés plus robustes, le désherbage combiné – chimique en pré-émergence sur le sommet des buttes et mécanique sur les flancs (voir photo), la réduction des insecticides grâce à l’utilisation du balai à doryphores, ainsi que des méthodes alternatives pour le défanage, telles que le défanage électrique ou les tires-fanes
Les résultats obtenus montrent que l’itinéraire intermédiaire permet une production de pommes de terre à grande échelle tout en restant économiquement viable, avec des bénéfices environnementaux confirmés par l’analyse du cycle de vie. La réduction des intrants atteinte dans cet itinéraire est de 13 % pour les traitements fongiques, 74 % pour les herbicides, 30 % pour la fertilisation azotée, et une réduction totale de 100 % pour l’utilisation d’insecticides contre les doryphores et pour le défanage chimique.
En revanche, si l’itinéraire extrême présente des avantages environnementaux encore plus marqués, il n’est pas économiquement soutenable dans les conditions actuelles.
Il est donc nécessaire de poursuivre l’optimisation de ces itinéraires afin de concilier les objectifs de performance environnementale avec la rentabilité économique, en s’appuyant sur l’intégration de technologies innovantes telles que des outils de désherbage plus efficaces ou des solutions de fertilisation de précision, ainsi que l’adoption de pratiques agroécologiques performantes qui pourraient contribuer à compenser la baisse de rendement observée.
Financement : Plan de Relance de la Wallonie
Légende photo : Désherbage mécanique à l’aide du buttoir AVR (30/07/2024- Walhain)
