Du
01 Mai 2022
au
31 Juillet 2024

FaST Wallonia - Mise en place d'un instrument de gestion digitalisé des nutriments en Wallonie

Afin de répondre aux exigences de la nouvelle PAC, le Service Public de Wallonie (SPW ARNE) collabore avec le CRA-W et l’UCLouvain pour mettre en place la version wallonne de la plateforme FaST.

Un contexte réglementaire européen 

Dans le cadre de la réglementation relative à la Politique Agricole Commune (PAC), chaque État Membre (EM) de l’Union Européenne est tenu de mettre en place “un outil numérique de gestion des nutriments pour une agriculture durable” à destination des agriculteurs. De janvier 2020 à mai 2022, la société PwC a été engagée par la Commission Européenne sur un projet pilote de développement de la plateforme FaST. Elle a travaillé au développement de l’architecture commune de la plateforme et y a intégré une série de spécificités des EM ayant participé au projet sur base volontaire. Les caractéristiques de cette plateforme d’aide à la décision : intégration automatique des données, interopérabilité, modularité, communication bi-directionnel, confidentialité et sécurité des données.

Un premier prototype de plateforme FaST wallonne

La Wallonie a rejoint la deuxième phase du projet pilote européen de juin 2021 à mai 2022, aboutissant à un premier prototype wallon incluant :

  1. la connexion de l’agriculteur via son identité et l’import automatisé de ses données parcellaires (contours et type de culture) depuis Pac-on-Web, permettant d’éviter un double encodage ;
  2. des couches cartographiques wallonnes utiles à la gestion des nutriments (zone vulnérables au nitrates, réseau hydrographique, zones natura 2000 et orthophotos) ;
  3. des informations réglementaires sur les limites d’apports azotés en fonction de la vulnérabilité aux nitrates ;
  4. un outil de recommandation de fertilisation azotée basé sur la méthode bilan fourni par REQUASUD ;

et également :

  1. des données météo fournie via API par la plateforme Agromet ;
  2. de l’imagerie satellitaire (RGB et NDVI) adaptée aux conditions wallonne par l’UCLouvain ;
  3. un premier “add-on” pour un transfert de données vers la plateforme tierce BELCAM afin de bénéficier facilement d’autres services utiles à l’agriculteur.

Une convention entre acteurs wallons pour faire évoluer la plateforme

Pour accompagner le développement de la plateforme wallonne, le SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement a décidé de financer le CRA-W et l’UCLouvain. 

Le CRA-W avait en charge la coordination du projet ainsi que la recherche et le développement informatique de solutions concrètes pour alimenter et améliorer la plateforme FaST en y intégrant toutes les informations et outils nécessaires à une bonne gestion des nutriments, que ce soit en grandes cultures ou en élevage. Cela concernait notamment l'amélioration de l’outil dédié à la fertilisation azotée (N) en grandes cultures et la recherche et l'intégration d’outils pour la gestion de la fertilisation azotée des prairies et de la fertilisation en phosphore (P) et en potassium (K). 

L’UCLouvain avait en charge l’intégration des synthèses d’images satellitaires mises à jour en temps réel pour permettre une bonne visualisation par les agriculteurs de l’état de leurs cultures et prairies ainsi que l’appréciation de leur hétérogénéité intra-parcellaire. 

… Et aboutir à : 

L’implication wallonne dans le projet pilote FaST européen et la Convention FaST ont permis à la Wallonie d’être une des premières régions européennes à répondre à l’exigence de mise en place d’un outil numérique de gestion des nutriments à destination des agriculteurs. Cette Convention a permis de réaliser de nombreuses améliorations de la plateforme FaST et de mettre en évidence de nombreuses perspectives d’amélioration.

Parmi les activités réalisées, citons notamment :

  • Les tests de l’application par des agriculteurs, qui ont permis de relever des soucis techniques importants à résoudre et de collecter de nombreuses informations intéressantes qui devront être valorisées dans les développements à venir de la plateforme FaST.
  • Les améliorations du plan de fertilisation, élément central de l’application FaST. En plus du module dédié à l’azote en grandes cultures (amélioré durant la Convention), il comporte maintenant un module pour la fertilisation azotée en prairie, basé sur l’outil FertiPrairie de Protect’eau, agrémenté par le CRA-W, et un module pour la fertilisation phosphatée (REQUAFERTI P), basé sur les travaux du groupe de travail sur la fertilisation P-K-Mg de REQUASUD.
  • Le travail de revue des carnets de champs connecté en Wallonie, qui a abouti à la proposition d’importantes recommandations à prendre en compte pour la mise en place d’un tel outil. Il a permis de rappeler l’étendue et l’importance du paysage des outils numériques en Wallonie dans lequel s’inscrit une plateforme comme FaST et l’importance des interconnexions entre plateformes.

 

L’application FaST, conçue au départ en réponse à de nouvelles exigences européennes, constitue aujourd’hui un outil opérationnel pour être testé à plus grande échelle par les agriculteurs et collecter leurs avis, essentiels pour en faire une application qui répondent à leurs besoins. Elle devrait être ouverte publiquement à partir de janvier 2025.

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