Dans le cadre du projet « La Silphie Perfoliée : une opportunité nouvelle pour l’agriculture et l’environnement en Wallonie ? », coordonné par le CIPF (cipf.be/silphie), le CRA-W étudie entre autres le potentiel fourrager de cette culture.
La silphie est une plante pérenne, surtout utilisée pour la biométhanisation. Elle pourrait également être valorisée dans la ration des ruminants. Dans ce cadre, le CRA-W a expérimenté l’introduction de la silphie perfoliée ensilée dans la ration de génisses laitières en croissance. L’essai a été mené en collaboration avec l’asbl Fourrages-Mieux, qui a suivi le processus d’ensilage de la silphie et déterminé sa valeur alimentaire. Selon les tests réalisés par Fourrages-Mieux, pour produire l’ensilage de silphie, la culture a été récoltée en plusieurs coupes. Il ressort de ces essais que la silphie est une plante difficile à conserver sous forme de balles enrubannées (taux de matière sèche inférieur à 35 %, pouvoir tampon élevé, préfanage difficile). Un test d’appétence a ensuite été réalisé sur un lot de 8 génisses laitières en croissance (373 ± 55 kg de poids vif en fin de test). L’essai a été divisé en trois périodes de deux semaines : une période témoin où les génisses recevaient une ration composée d’ensilages de maïs, d’herbe et de luzerne, suivie d’un temps d’adaptation à l’ensilage de silphie, et enfin la silphie était intégrée à hauteur de 25 % à la ration. La ration était proposée aux animaux sous forme de rations totales mélangées.
Les génisses ont montré une bonne appétence de la ration contenant la silphie. L’ingestion journalière de matière sèche était de l’ordre de 9 ± 0,3 kg/génisse durant la troisième période. De nombreuses données zootechniques ont été collectées dans le cadre de cet essai (poids vif, émissions individuelles de CH4, collecte de matières fécales, etc.) et feront prochainement l’objet d’un traitement plus détaillé.
Malgré la bonne appétence de la silphie, les contraintes de mise en culture, de conservation ainsi que la faible plus-value fourragère, démontrent que cette culture n’est pas idéale à des fins d’alimentation animale. Cette plante pourrait cependant fournir un fourrage d’appoint les années où la production de fourrage est limitée par la sécheresse.
Financement :
SPW Direction du développement durable Cabinet de l’Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-Être animal.