07 Juin 2021

Utilisation des ressources fourragères et autonomie, deux voies complémentaires pour améliorer la durabilité des exploitations laitières

L’analyse de 99 exploitations laitières wallonnes montre qu’une bonne efficience d’utilisation des ressources fourragères améliore les résultats économiques de l’exploitation alors qu’une autonomie élevée a plus d’effet sur son impact environnemental.

Afin d’étudier l’incidence potentielle de l’efficience d’utilisation des ressources fourragères (ERF) sur la durabilité des exploitations, les données comptables anonymes de 99 exploitations laitières suivies par Elevéo (groupe AWE) et la Direction de l'Analyse économique agricole (DAEA) ont été mobilisées. Les ressources fourragères comprennent aussi bien les fourrages autoproduits que ceux achetés. La durabilité de ces exploitations a été abordée au regard de la rentabilité économique et de l’impact environnemental de la spéculation laitière. Ainsi pour chaque exploitation et sur base des données disponibles, l’ERF ainsi que des indicateurs techniques, économiques et environnementaux ont été calculés. L’ERF se calcule en divisant la production laitière permise par les fourrages par la quantité estimée de fourrages distribués aux vaches laitières.

 

Avoir une meilleure ERF se caractérise par une production laitière (par vache ou par ha) plus élevée. Si les résultats économiques des exploitations avec la meilleure ERF se révèlent être plus favorables que ceux des autres exploitations (marge brute et excédent brut d’exploitation (EBE) par vache, par ha et par kg de lait, viabilité économique, dépendance aux aides), leur impact environnemental (chargement par ha de SAU, consommation d’énergie, émission de gaz à effet de serre) est par contre plus néfaste. Elles présentent également, en moyenne, un niveau d’autonomie plus faible.

Dès lors faut-il privilégier l’autonomie ou l’ERF ? Pour un niveau d’ERF fixé, augmenter le niveau d’autonomie améliore la rentabilité économique et réduit l’impact environnemental de l’exploitation. Cela entraine aussi une moindre part de concentrés dans la ration. Pour un niveau d’autonomie fixé, augmenter l’ERF permet d’améliorer l’efficience alimentaire du troupeau ainsi que les résultats économiques de l’exploitation (marge brute, EBE, efficience économique) mais n’a que peu d’effet sur l’impact environnemental de l’exploitation.

Selon les caractéristiques de l’exploitation, il ne sera pas forcément possible d’améliorer simultanément le niveau d’ERF et d’autonomie. Tout dépendra des objectifs de l’agriculteur et des ressources disponibles pour y parvenir.

Financement : fonds Moerman du CRA-W (projet EFFORT)